Le langage de l'union mystique : le désir et le corps dans l'œuvre de Jean Scot Érigène et de Maître Eckhart

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2013

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Willemien Otten et al., « Le langage de l'union mystique : le désir et le corps dans l'œuvre de Jean Scot Érigène et de Maître Eckhart », Les Études philosophiques, ID : 10670/1.1tudk1


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L’article propose une analyse comparative de la pensée mystique de Jean Scot Érigène (810-877) et de Maître Eckhart (1260-1328). Nuançant les critiques contemporaines relatives au rôle joué par l’expérience dans le mysticisme médiéval, il défend la position selon laquelle il est préférable d’instaurer une comparaison sémantique détaillée de la pensée de ces deux auteurs plutôt que de diviser le mysticisme médiéval en fonction de l’influence mystique augustinienne ou dionysienne décelable chez chacun d’entre eux. L’auteure mène une telle analyse en se reposant sur l’utilisation du concept d’incarnation comme principe sémantique fécond et non comme doctrine théologique. Tandis qu’Érigène utilise ce concept pour engager la conversation avec le divin (utilisation « horizontale »), Eckhart s’en sert pour donner naissance à une vision mystique plus incisive (utilisation « verticale »). Nuançant également l’idée selon laquelle l’apophase est une caractéristique commune de la tradition néoplatonicienne médiévale, l’auteure montre qu’Érigène et Eckhart utilisent l’apophase pour obtenir des effets fort différents. Guidés par leur désir de percer tout mécanisme de la contemplation mystique sans pour autant discréditer l’expérience en tant que telle, Érigène et Eckhart ne conçoivent pas l’apophase en contradiction avec la corporalité, mais l’utilisent pour affirmer l’ordre sous-jacent et le caractère commun de la nature et de la vie.

The Language of Mystical Embrace: Desire and the Body in Johannes Scottus Eriugena and Meister Eckhart.This article connects the mystical thought of Johannes Scottus Eriugena (810-877) with that of Meister Eckhart (1260-1328). Nuancing contemporary criticism of experience in medieval mysticism, it argues that a detailed semantic comparison between the thought of these two authors is more profitable than splitting the medieval heritage by separating the development of Augustinian from that of Dionysian mysticism. It subsequently engages in such a comparison by focusing on Eriugena’s and Eckhart’s use of incarnation as a productive semantic principle rather than a theological doctrine. Whereas Eriugena uses it horizontally to engage the divine in conversation, as a more vertical thinker Eckhart uses it to produce incisive mystical insight. Nuancing throughout the emphasis on apophasis as a standard feature of the Neoplatonic medieval tradition, the article argues that Eriugena and Eckhart speak apophatically to vastly different effect. Guided by their overarching interest to break through any routine mechanism of mystical contemplation rather than to disqualify experience per se, both do not see apophasis in contradiction to corporeality, but use it to affirm the underlying order and ordinariness of nature and life.

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