25 décembre 2020
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Louis Daubresse, « Tatouages au cinéma. Du détail épidermique à la figure majeure », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10670/1.1u39jj
Si les rapports entre cinéma et tatouage n’ont été que peu étudiés, ces deux médiums possèdent pourtant plusieurs similitudes : ils font apparaître des figures sur la base d’une surface réceptrice et les mettent en récit. Pour penser l’utilisation narrative, dramaturgique et esthétique du tatouage cinématographique, quatre films (L’Atalante, La Nuit du chasseur, Tatouage et Sin Nombre), tournés à différentes époques et en diverses régions du monde, serviront d’objets d’étude. Dans chacun de ces longs-métrages, des motifs encrés surgissent sur la peau de personnages laissés-pour-compte, marginaux ou malveillants. Les tatouages constituent le prolongement moral de ces protagonistes socialement déclassés. Ils expriment une forme d’écart dans un contexte sociétal oppressant et inégalitaire. Ils tendent également à devenir des figures exclusivement filmiques, se mettant en mouvement ou jouant sur des phénomènes de dévoilement et de recouvrement, de telle façon qu’ils se dotent d’une vie propre. Nous essaierons enfin de voir comment ils parviennent cinématographiquement à s’émanciper de la peau sur laquelle ils ont été inscrits.