Les demandes de bénéfices présentées à Urbain V : une approche géographico-politique

Résumé Fr

Cette étude repose sur les 20 408 suppliques adressées de 1362 à 1366 à Urbain V, objet d’un traitement informatique réalisé de 1978 à 1985 ; elle porte seulement sur les demandes de bénéfices dont une petite moitié concerne la France actuelle, un cinquième les pays d’Empire avec pléthore pour les pays rhénans, un septième l’Italie, un peu plus d’un dixième la péninsule Ibérique, le diocèse le plus demandé étant Liège, suivi par Mayence et Paris. Le nombre des demandes varie avec l’étendue des diocèses et leur richesse mais aussi l’éloignement de la curie, l’influence d’intercesseurs et le degré de main-mise de la papauté sur les collations. Les demandes portent soit sur des bénéfices nommément désignés, vacants ou susceptibles de l’être dans un proche avenir, soit sur des expectatives, c’est-à-dire la promesse d’un bénéfice d’une certaine valeur à conférer par l’ordinaire, les débuts du pontificat étant caractérisés par une très forte recherche de ces dernières ; si les demandes de paroisses dominent dans la province de Mayence (afin d’assainir des détentions illégitimes), bénéfices vacants et expectatives s’équilibrent à peu près dans la France du Nord. L’origine du solliciteur concorde souvent avec le lieu de la demande, conformément à un principe cher à Urbain V. Beaucoup se font recommander par des intercesseurs : cardinaux (leurs rotuli de première année reçurent un accueil mitigé), prélats, souverains (politique mégalomane mais peu efficace de l’empereur