De Reinhart Dozy à Évariste Lévi-Provençal ou de l’ère des révolutions à celle de l’islamologie

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7 mars 2017

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Gabriel Martinez-Gros, « De Reinhart Dozy à Évariste Lévi-Provençal ou de l’ère des révolutions à celle de l’islamologie », Casa de Velázquez, ID : 10670/1.1wflv5


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Este artículo examina las grandes líneas de la evolución de la historiografía sobre al-Andalus en lengua francesa, a partir de la Histoire des musulmans d’Espagne de Reinhart Dozy (1861) y hasta la Histoire de l’Espagne musulmane de Évariste Lévi-Provençal (1950-1953). El análisis de la obra de cada uno de estos dos grandes especialistas se asocia al de un autor contemporáneo interesado en la cuestión de al-Andalus, lo que pone de relieve las ideas comunes sobre el tema que pueden identificarse, respectivamente, a mediados del siglo XIX y a mediados del XX: se trata de Albert de Circourt y su Histoire des Mores mudéjars et des morisques (1845) y de Louis Bertrand y su Histoire d’Espagne (1932, reeditada en 1938). Se observa que hay una clara división entre los autores del siglo XIX (Circourt y Dozy), herederos del siglo de las Luces, y para quienes la historia depende en todas partes de idénticos valores universales de progreso y de humanidad, valores que permiten enjuiciar positivamente a los andalusíes y negativamente a sus rivales bereberes o a sus enemigos españoles, y los autores del siglo XX (Lévi-Provençal y Bertrand), mucho más influidos por la experiencia colonial, y que definen al islam, sus leyes y sus costumbres, como un monolito inalterable a través de los siglos, ya sea felicitándose por ello (Lévi-Provençal), ya lamentándose de la imposibilidad de la «fusión de razas» (Bertrand) en la que Dozy veía una de las grandes características de la historia andalusí

L’article examine les très grandes lignes de l’évolution de l’historiographie d’al-Andalus en langue française, entre l’Histoire des musulmans d’Espagne de Reinhart Dozy (1861) et L’histoire de l’Espagne musulmane d’Évariste Lévi-Provençal (1950-1953). L’analyse de l’œuvre de chacun de ces deux grands spécialistes est associée à celle d’un auteur contemporain intéressé au thème andalou, et qui donne l’état des idées communes sur le sujet respectivement au milieu du XIXe et au milieu du XXe siècle : en l’occurrence, Albert de Circourt et son Histoire des Mores mudéjars et des morisques (1845) ; et Louis Bertrand et son Histoire d’Espagne (1932, rééditée en 1938). Au total, la ligne de partage sépare nettement les auteurs du XIXe siècle (Circourt et Dozy), héritiers des Lumières, pour qui l’histoire relève partout des mêmes valeurs universelles de progrès et d’humanité (valeurs qui permettent de juger aussi positivement les andalousiens, que négativement leurs rivaux berbères ou leurs ennemis espagnols) et les auteurs du XXe siècle (Lévi-Provençal et Bertrand), beaucoup plus marqués par l’expérience coloniale, qui définissent l’islam, sa loi et ses mœurs, comme un monolithe invariable à travers les siècles, qu’ils s’en félicitent (Lévi-Provençal) ou qu’ils déplorent l’impossibilité du «  mélange des races » (Bertrand) où Dozy voyait l’une des grandes caractéristiques de l’histoire andalousienne

This article examines the broad lines of development of the French-language historiography on al-Andalus, commencing with the Histoire des musulmans d’Espagne by Reinhart Dozy (1861) and going up to the Histoire de l’Espagne musulmane by Evariste Lévi-Provençal (1950-1953). The analysis of the work of each of these two great specialists is presented alongside that of a contemporary author interested in the question of al-Andalus, thus highlighting the common ideas on the subject that can be identified respectively in the mid-19th century and in the mid-20th century: these are Albert de Circourt and his Histoire des Mores mudéjars et des morisques (1845) and Louis Bertrand and his Histoire d’Espagne (1932, re-edited in 1938). There is a clear division between the 19th-century writers (Circourt and Dozy), heirs of the Age of Enlightenment for whom history in all ages is driven by the same universal values of progress and humanity, whereby the Andalusies merit a positive judgement and the Berbers or their Spanish enemies a negative one, and the 20th-century writers (Lévi-Provençal and Bertrand), who are much more strongly influenced by the colonial experience and define Islam, its laws and its customs as a monolith unchanging through the centuries, whether welcoming this (Lévi-Provençal) or lamenting the impossibility of a «blending of races» (Bertrand) which Dozy saw as one of the great features of Andalusi history

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