Alliance à distance: La Perse et l’Europe entre les XVIe et XVIIe siècles

Résumé Fr

A l’époque moderne, il était d'une importance vitale pour les Etats catholiques de pouvoir communiquer avec leurs alliés afin de déterminer lesstratégies à adopter sur les différents fronts de la guerre contre l'Empire ottoman, ouverts sur l'espace méditerranéen. L'urgence de faire des choixstratégiques s'accompagnait de la difficulté de contacter les rois, les armées et les commandants qui étaient souvent à plusieurs jours ou semainesde distance les uns des autres, quand ce n'etait pas des mois.Parfois même, il pouvait être extrêmement compliqué d'établir des relations pouvant garantir la coopération diplomatique et militaire. C'est le cas,par exemple, des relations qui existaient entre les États catholiques et la Perse safavide entre les XVIe et XVIIe siècles. Une collaboration àlaquelle les Safavides et les Catholiques ont consacré beaucoup de temps, et qui n'a finalement abouti qu'à de simples proclamations d'amitié et devagues promesses de collaboration militaire de leur alliance.Dans ces négociations, plutôt que le manque réel de volonté de l'une des deux parties, la distance entre le royaume de Perse et les Étatscatholiques était un problème insurmontable. La géopolitique de la région méditerranéenne a également aggravé la situation. En effet, outre ladistance déjà considérable à vol d'oiseau, entre les alliés potentiels se trouvait l'énorme masse de l'Empire ottoman qui empêchait de fait lesconnexions directes et ne pouvait être contournée vers le nord que par la route de Moscou, ou en contournant l'Afrique vers le sud. De ce fait, celaa considérablement augmenté la distance et les temps de communication qui, même sans les Ottomans, auraient été considérables.

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