2014
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/altIdentifier/doi/10.3917/adh.128.0085
Alejandro Román Antequera, « L’effet de la nécessité : l’installation des bases militaires états-uniennes en Espagne, un facteur de changement », HAL-SHS : histoire, ID : 10.3917/adh.128.0085
Le régime franquiste avait conscience, dès le début, que sa survie dépendait autant du contrôle de la population que de son augmentation. Les piliers fondamentaux pour atteindre ces objectifs étaient les institutions de l’État (par exemple la création de la carte d’identité, en 1944), l’Église, qui aidait à transmettre une morale ultraconservatrice, et la famille, en favorisant les mariages et la natalité. Mais, le régime devait par ailleurs obtenir le soutien international, ce qui était plus compliqué, étant donné son appui aux pays vaincus de la Seconde Guerre mondiale. Le contexte de la Guerre froide permettait la réalisation de cet objectif, car les États-Unis cherchaient des alliés dans leur lutte contre le communisme. L’Espagne revenait sur la scène internationale mais elle a dû signer, en échange des accords de 1953, des clauses d’installation de bases militaires en territoire espagnol, dont quatre ont été créées: Rota (Cadix), Morón (Séville), Torrejón de Ardoz (Madrid) et Saragosse. C’était une perte de souveraineté contraire aux principes du régime qui impliquait aussi la mise en relation des populations où les bases étaient installées avec une culture différente, en les exposant à de nouvelles règles de comportement, qui allaient à l’encontre de celles de la dictature. Ainsi, l’objectif de ce travail est de répondre à la question de savoir quelles étaient les changements au niveau démographique –plus précisément à rota, la base la plus importante parmi celles installées par les États-Unis en Espagne. Pour cela, est analysée la politique démographique du franquisme; ensuite, l’installation de la base, forme de soutien apparent et de succès pour le régime; et, finalement, les contradictions surgies de cet événement, grâce aux sources de l’Instituto nacional de Estadística et de la commune de rota (archives municipales et état civil).