2020
Cairn
Frédéric Vengeon, « L’opération de l’édifice : L’architecture classique à l’épreuve de la représentation », Le Visiteur, ID : 10670/1.1x64ka
Nous voudrions défendre l’idée que l’architecture, en tant qu’architecture, qu’ archè ou principe de la construction, n’est pas dans un rapport de représentation mais de configuration avec l’espace. Sa signification n’est pas de l’ordre du signe ou de l’image mais de l’opération spatiale et à ce titre se révèle irreprésentable. L’édifice se présente comme une structure en retrait opérant à la jointure d’un faisceau de représentations hétérogènes. Il n’est pas un objet dans l’espace qui se donnerait à voir en se laissant circonscrire, mais une structure englobante qui permet une expérience immersive de l’espace et une délimitation des seuils. Bien qu’il porte des figures et parfois des symboles, il ne représente rien et ne se laisse pas réduire à des images, aussi animées soient-elles. Et c’est paradoxalement par ce retrait de l’édifice vis-à-vis des représentations (de celles qu’il porte comme de celles qui le visent) que l’architecture peut être en excès par rapport à ses usages pour structurer l’espace symbolique et permettre un exercice de la liberté.