Se faire un platz dans la ville : décrire les pratiques d’appropriation de familles roumaines vivant en bidonville

Résumé Fr En Es

À partir d’une enquête ethnographique menée dans différents bidonvilles en région parisienne, cet article vise à montrer les pratiques d’appropriation de la ville et les expériences de l’habiter des familles roumaines vivant en bidonville. Les habitants mettent à profit la disponibilité de terrains en attente d’un usage formalisé ou d’espaces inutilisables en marge de la ville bâtie en adoptant une stratégie de repérage et d’installation discrète en lien avec une circularité et un ancrage pratique local. Pour construire leurs baraques, les habitants utilisent principalement des matériaux récupérés sur les trottoirs détournant ainsi le sort des objets délaissés par les citadins. La baraque constitue un espace habité dans lequel chaque famille s’aménage un chez-soi pratique et esthétique et se ménage un lieu protégé de l’extérieur dans lequel prend place un enchaînement d’activités et de discussions typiques de la sociabilité familiale ordinaire.

Drawing on an ethnographic study carried out in different shantytowns in the greater Paris area, this article is intended to demonstrate the ways Romanian families living in these shantytowns appropriate the city and live in it. The inhabitants make the most of the availability of plots awaiting formal uses or wastelands on the fringes of the city by adopting a strategy of localisation and unobtrusive occupation determined by the need for circularity and a practical local base. By mainly constructing their shacks with materials salvaged on the pavements, the residents give a new twist to the fate reserved for objects abandoned by other city-dwellers. The shack constitutes a living space in which each family organises a practical, attractive place of its own. Protected from the outside world, this space permits a succession of activities and discussions typical of ordinary family sociability.

A partir de una encuesta etnográfica en diferentes chabolas en la región de París, este artículo tiene como objetivo mostrar las estrategias de apropiación del territorio urbano y las experiencias de habitar de las familias rumanas que viven en chabolas. Estos habitantes se aprovechan de la disponibilidad de terrenos a la espera de un uso formal o de espacios inutilizables en los márgenes de la ciudad construida y adoptan una estrategia de localización de terrenos y de instalación discreta ligada a una circularidad y a un anclaje práctico local. Para construir sus chabolas, los habitantes utilizan principalmente materiales recogidos en las aceras, desviando así el destino de los objetos dejados allí por los habitantes de la ciudad. La chabola constituye un espacio habitado en el que cada familia organiza un lugar propio, tanto en los aspectos prácticos como estéticos, y protegido del exterior donde tiene lugar una secuencia de actividades y discusiones típicas de la sociabilidad familiar ordinaria.

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