2019
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Yoann Moreau, « La terre et les rêveries de la volonté, à Fukushima », Communications, ID : 10.3917/commu.105.0235
Après quelques jours, l’ethnographe finit lui aussi par se promener en territoire contaminé, comme ailleurs : en s’abandonnant à la beauté des paysages. Pour prendre en considération cette tendance générale à ne pas penser, agir et se comporter avec l’invisible, les autorités du nucléaire françaises avaient mis en place des règles strictes, établi des programmes intensifs d’informations et d’éducation pour les travailleurs de l’atome. Les habitants des zones affectées par l’accident nucléaire de Fukushima Daiichi n’ont pas reçu une telle formation. Face à l’omniprésence de la menace radioactive, ils tendent à développer un imaginaire du sous-terrestre, à l’échelle de l’atome. Dans ce processus, la mesure et les savoirs scientifiques jouent un rôle prépondérant, mais l’échelle de la perception sensible n’est pas jetée aux orties pour autant.