2024
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L. Lécuyer et al., « The importance of understanding the multiple dimensions of power in stakeholder participation for effective biodiversity conservation », HAL-SHS : géographie, ID : 10.1002/pan3.10672
La conservation de la biodiversité implique de plus en plus l'engagement des parties prenantes, faisant du pouvoir un concept clé pour comprendre son succès et son échec. Si le pouvoir est souvent conceptualisé comme unidimensionnel et coercitif, une vision multidimensionnelle reflète mieux le niveau structurel auquel il peut s'exprimer et donne la possibilité d'explorer son potentiel productif et facilitateur. Cet article étudie comment les différentes dimensions du pouvoir dans les processus participatifs affectent les objectifs de conservation de la biodiversité. Six études de cas situées en Europe et Asie‐Pacifique ont été analysées à l'aide d'un cadre théorique adapté qui explore les liens entre le “pouvoir sur” et le “pouvoir transformateur”, en examinant à à quelle échelle et dans quel espace le pouvoir se manifeste, dans quelles arènes (visible, caché, invisible et systématique) et sous quelle forme il s'exprime (‘pouvoir de’, ‘pouvoir avec’, ‘pouvoir intérieur’, ‘pouvoir pour’). Les différentes arènes du pouvoir nous permettent d'analyser plus en profondeur les problèmes liés à la conservation de la biodiversité et les intérêts conflictuels des divers participants pour remettre en question les dynamiques de pouvoir sous‐jacentes. Les différentes expressions du pouvoir, et plus particulièrement la dimension du “pouvoir pour”, permettent de comprendre comment les participants intègrent la nature et la biodiversité dans leurs aspirations. Les différents niveaux de pouvoir soulignent également la nécessité de ne pas se concentrer uniquement sur le niveau local, mais d'analyser la manière dont les processus participatifs sont intégrés dans des processus de gouvernance au niveau national voire international dans un monde toujours plus globalisé. Enfin, ils mettent en lumière deux défis auxquels les processus participatifs de conservation de la biodiversité doivent faire face: la représentation des non humains et l'intégration de multiples formes de savoirs. Intégrer le pouvoir dans les questions relatives à la conservation de la biodiversité implique de déconstruire les discours normalisés qui se concentrent uniquement sur la puissance de certains acteurs, leurs intérêts et leurs savoirs scientifiques. Au lieu de cela, nous devons développer de nouveaux récits, connaissances, façons d'apprendre et d'agir qui incluent un plus large éventail de voix et de perspectives.