Transmédialité de Twin Peaks ou le puzzle sans fin de Mark Frost et David Lynch

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2018

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Victor-Arthur Piégay, « Transmédialité de Twin Peaks ou le puzzle sans fin de Mark Frost et David Lynch », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.1yz6ur


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Fiction cultissime des années 1990, Twin Peaks a généré d’innombrables analyses, des essais psychanalytiques aux théories de fans cherchant à éclairer les zones d’ombre d’une série ayant laissé ses spectateurs face au plus frustrant cliffhanger de l’histoire de la télévision, frustration loin d’être atténuée par le long-métrage Fire Walk with Me qui suivit. Toutefois, les Twin Peaks studies s’appuient assez peu, pour étudier l’univers de la série et du film, sur les théories associées à la transmédialité et à la transfictionnalité. L’univers fictionnel créé à partir de la série n’existe en effet pas seulement grâce aux médias visuels, mais s’est aussi développé dans une littérature officielle, autographe ou allographe. Chaque nouveau voyage fictionnel au sein de la bourgade laisse espérer des réponses aux questions laissées en suspens, comme en attestent les titres des livres (Le Journal secret de Laura Palmer de Jennifer Lynch, Twin Peaks : L’Histoire secrète de Mark Frost) ou encore l’accroche de la récente réédition de l’intégrale de la série et du film assortie de scènes coupées inédites : « le mystère est enfin révélé et pour la première fois, toutes les pièces du puzzle s’assemblent ». C’est toutefois l’inverse qui se produit, puisque chaque nouvelle production élargit l’univers fictionnel tout en agrandissant le puzzle dont les deux créateurs se plaisent à subtiliser des pièces. Univers transmédiatique et transfictionnel, Twin Peaks s’est ainsi construit, durant des décennies, non seulement comme une œuvre ouverte – d’une façon étonnante pour ce qui était à l’origine une série télévisée dont l’on sait que les fins ouvertes plaisent peu aux spectateurs – mais aussi et surtout comme une œuvre atypique au sein de la pop culture. Ses mécanismes visuels comme littéraires tranchent en effet avec la production de masse mainstream par la multiplication de blancs narratifs et de dispositifs polyphoniques qui semblent viser l’établissement d’une herméneutique propre à cette fiction. Tout se passe ainsi comme si l’interprétation toujours plurielle, mettant systématiquement à contribution le récepteur, devenait plus importante que l’éclaircissement des zones d’ombre de l’intrigue.

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