"Séparer le bon grain de l'ivraie." Le contrôle des lectures féminines en France et dans les Pays-Bas espagnols au temps de la Réforme catholique (XVIe-XVIIe siècles)

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2023

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François Lavie, « "Séparer le bon grain de l'ivraie." Le contrôle des lectures féminines en France et dans les Pays-Bas espagnols au temps de la Réforme catholique (XVIe-XVIIe siècles) », HAL-SHS : histoire, ID : 10.47421/HCL_19_15-32


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Résumé En Fr

By considering recent historiographical contributions, this article aims to present the agents and modalities of control over women's reading in France and in the Spanish Netherlands during the Catholic Reformation, between the mid-sixteenth and mid-seventeenth centuries. During this period, it was primarily the clerics who claimed to have control over books and set the standards for "good" reading. By promoting a strict framework for women's reading, they placed this activity in a hierarchical relationship within the family, social and religious sphere. Drawing on the biblical Parable of the Tares, these authors intended to remove the condemned books from women's hands, and to replace them with wholesome readings (liturgical books, lives of saints, works of spirituality and devotion). During the 17th century, we observe a growing gap between an almost unchanged prescriptive discourse and women's reading practices, in connection with the transformations affecting the publishing world. Even if the act of reading appears to be highly regulated and controlled, for some women it may have constituted a space of freedom and agentivity.

En rendant compte des apports récents de l'historiographie, cet article se propose de présenter les agents et les modalités de contrôle des lectures féminines en France et dans les Pays-Bas espagnols à l'âge de la Réforme catholique, entre le milieu du xvI siècle et le milieu du xvI siècle. À cette époque, ce sont avant tout les clercs qui revendiquent un magistère sur les livres et édictent les normes de la «bonne» lecture.Favorables à un encadrement strict des lectures féminines, ils replacent cette activité dans un rapport hiérarchique au sein de la sphère familiale, sociale et religieuse. Rejouant la parabole biblique du bon grain et de l'ivraie, ces auteurs entendent ôter des mains des femmes les livres réprouvés, qu'ils soient impies ou impudiques, et leur substituer des lectures saines (livres liturgiques, vies de saints, ouvrages de spiritualité et de dévotion). Au fil du xvir° siècle, on observe un écart grandissant entre un discours prescriptif quasiment inchangé et les pratiques de lecture des femmes, en lien avec les transformations qui touchent le monde de l'édition. Même si l'acte de lire apparaît fortement réglementé et contrôlé, il a pu constituer pour certaines femmes un espace de liberté et d'agentivité.

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