La stèle et ses métamorphoses: Regards sur l’épigraphie médiévale et sa réception en Chine impériale tardive à travers la collection des Musées royaux d’Art et d’Histoire

Résumé En

Neuf stèles de la collection Chine des Musées royaux d’Art et d’Histoire, datant du IIe siècle av. J.-C. au VIIIe siècle,retracent un millénaire d’histoire des formes, fonctions et supports d’écriture en Chine. Partant des vigoureuses expérimentations picturales sous la dynastie Han et s’achevant avec les strictes conventions calligraphiques et sociétales en vigueur sous les Tang, cet article inclut les expressions sculpturales bouddhiques et taoïstes sous les dynasties du Nord. Le travail de la pierre, les dimensions et le degré de relief des pierres et des gravures, l’équilibre et la relation entre texte et image sont envisagés ici dans la constante élaboration formelle et conceptuelle que connaît le format de la stèle funéraire ou religieuse, jusqu’à sa stabilisation à la fin de la période médiévale dans le format de l’épitaphe. La réception des pierres gravées, des stèles picturales bouddhiques et des épitaphes, depuis les pratiques antiquairesjusqu’au développement de la paléographie et de l’archéologie, a engendré une attitude particulière envers la culture visuelle matérielle du passé, dans laquelle l’inscription et sa forme calligraphique occupent une place centrale. Cet article met en avant la matérialité des monuments inscrits, leur visualité et leur diffusion par le biais de l’estampage, pour déjouer le poids de la tradition interprétative classique mais aussi pour rendre compte de la diversité des pratiques d’étude, de copie et parfois de commercialisation qui entourent les stèles médiévales.