The politics of budgetary constraints: an ideational explanation for the variation in national fiscal frameworks in the eurozone La politique des contraintes budgétaires : une explication idéologique de la variation des cadres budgétaires nationaux dans la zone euro En Fr

Résumé En Fr

Situated in the fields of comparative and international political economy, this dissertation is interested in national fiscal frameworks in the eurozone. These sets of fiscal rules and institutions aim at reducing the fiscal policy discretion of political decision-makers. While national fiscal frameworks face substantial convergence pressures in Europe, we can nevertheless observe significant and persistent variation in their stringency, design and timing. The research project thus sets out to explain this fiscal framework variation studying six country cases (Germany, France, Austria, Slovakia, Ireland and Portugal).Building on a diverse case-selection strategy to maximise both the internal and external validity of the comparative research design, the empirical evidence includes interviews with 81 fiscal policy actors, as well as parliamentary debates, electoral manifestos, legal documents, reports, newspaper articles and descriptive statistics. Drawing on these varied materials, the dissertation tests several theories that could explain the variation in fiscal frameworks and their reforms between the early 1990s and the late 2010s. Among these potential explanations are domestic ideas, national economic interests, public opinion, financial markets, and coercion by powerful external actors.In-depth process-tracing of fiscal framework reforms in Slovakia, Austria and France highlights the role of country-specific macroeconomic idea-sets in explaining the variation of national fiscal frameworks. Macroeconomic idea-sets differ with regard to the role they assign to the state in the economy and to which extent they favour the use of rules and/or expertise to guide fiscal policymaking. They are embedded in domestic political, economic and research institutions. The case studies show how Slovak neoliberalism, Austro-pragmatism and French post-dirigisme, respectively, led to the implementation of a constraining, intermediate, and lenient fiscal framework in terms of stringency.Comparative analyses of all six country cases and the in-depth case studies help to evaluate the extent to which the four alternative theories can explain national fiscal framework variation. The findings suggest that financial markets (in Austria and Slovakia) as well as external coercion (in Ireland and Portugal) played a role in the timing of certain fiscal framework reforms. While correlational evidence also suggests an influence of economic interests on fiscal framework variation, the absence of process-tracing evidence puts this explanation into question. Both economic models and fiscal frameworks might be driven by the same macroeconomic idea-sets instead. Public opinion, finally, did not influence fiscal framework reforms in any significant manner.

Située dans les champs de l'économie politique comparative et internationale, cette thèse s'intéresse aux cadres budgétaires nationaux dans la zone euro. Ces ensembles de règles et d'institutions budgétaires visent à réduire le pouvoir discrétionnaire des décideurs politiques en matière de politique budgétaire. Alors que les cadres budgétaires nationaux sont soumis à des pressions de convergence importantes en Europe, nous pouvons néanmoins observer des variations significatives et persistantes dans leur rigueur, leur conception et leur calendrier d’implémentation. Le projet de recherche vise donc à expliquer cette variation des cadres budgétaires à partir de six cas nationaux (Allemagne, France, Autriche, Slovaquie, Irlande et Portugal).Basé sur une stratégie de sélection de cas diversifiée afin de maximiser la validité interne et externe de cette recherche comparative, les preuves empiriques comprennent des entretiens avec 81 acteurs de la politique budgétaire, ainsi que des débats parlementaires, des manifestes électoraux, des documents juridiques, des rapports, des articles de journaux et des statistiques descriptives. En s'appuyant sur ces matériaux variés, la thèse teste plusieurs théories qui pourraient expliquer la variation des cadres budgétaires et de leurs réformes entre le début des années 1990 et la fin des années 2010. Parmi ces différentes explications potentielles figurent les idées nationales, les intérêts économiques nationaux, l'opinion publique, les marchés financiers et la coercition exercée par de puissants acteurs extérieurs.Le process-tracing approfondi de réformes des cadres budgétaires en Slovaquie, en Autriche et en France met en évidence le rôle des idées macroéconomiques propres à chaque pays pour expliquer la variation des cadres budgétaires nationaux. Les idées macroéconomiques diffèrent quant au rôle qu'elles attribuent à l'État dans l'économie et à la mesure dans laquelle elles favorisent l'utilisation de règles et/ou d'expertise pour guider l'élaboration de la politique budgétaire. Ils sont ancrés dans les institutions politiques, économiques et de recherche nationales. Les études de cas montrent comment le néolibéralisme slovaque, l'austro-pragmatisme et le post-dirigisme français, respectivement, ont conduit à la mise en oeuvre d'un cadre budgétaire contraignant, intermédiaire et flexible en termes de rigueur.Les analyses comparatives des six cas nationaux et les études de cas approfondies permettent d'évaluer dans quelle mesure les quatre théories alternatives peuvent expliquer la variation des cadres budgétaires nationaux. Les résultats suggèrent que les marchés financiers (en Autriche et en Slovaquie) ainsi que la coercition extérieure (en Irlande et au Portugal) ont joué un rôle dans le choix du moment de certaines réformes du cadre budgétaire. Si les données corrélationnelles suggèrent également une influence des intérêts économiques sur la variation du cadre budgétaire, l'absence des preuves empiriques fortes dans le process-tracing remet en question cette explication. Il est possible que les modèles économiques et les cadres budgétaires soient tous deux guidés par les mêmes ensembles d'idées macroéconomiques. Enfin, l'opinion publique n'a pas influencé les réformes du cadre budgétaire de manière significative.