École anormale, ou la Fémis vue par Claire Simon

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Depuis plusieurs décennies, la cinéaste Claire Simon visite la France des marges et des utopies : portée par le vent de l’éventuel cher aux surréalistes, elle part à la rencontre des gens de toutes conditions, sans a priori sociologique ni méthode figée. Elle questionne en chemin les formes cinématographiques en instaurant un rapport particulier à l’image, qu’elle ne conçoit que baladeuse, chaleureuse et réflexive.Dotée d’un œil documentaire qui ausculte le vide (Le Bois dans les rêves sont faits) ou le trop plein (Géographie humaine), elle s’échappe périodiquement dans des fictions totales (Gare du Nord), des histoires de passion (Ça Brûle) ou de raison (Les Bureaux de Dieu). En vrac : l’institution, la communauté, l’ironie, la notabilité, la certitude lui sont étrangères. Elle traque l’éphémère, le passager, la naissance des sentiments, l’illusion déçue, le précaire, les racines coupées… Difficile de suivre cette cinéaste qui débarque toujours où on ne l’attend pas, à la manière d’une Agnès Varda 2.0 qui se lancerait dans le cinéma à chaque nouveau film.Son dernier opus évoque le parcours du combattant que doivent effectuer celles et ceux qui ambitionnent d’intégrer notre grande école du cinéma, la Fémis qui en 1988 a succédé à l’IDHEC. Dans Le Concours, Claire Simon repart se calfeutrer dans ce que Ricky Leacock, le fondateur du cinéma direct, avait appelé une fois le bon côté de la caméra (The Good Side of the Camera) : la position de l’observatrice qui postée en retrait capture les moments décisifs, laissant venir à elle les éclats de surprise d’un réel contraignant et ritualisé.

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