Caractéristiques ophtalmologiques chez la personne âgée et risque de maladie d’Alzheimer : résultats d’une cohorte française gériatrique

Fiche du document

Date

2024

Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Collection

Cairn.info

Organisation

Cairn

Licence

Cairn



Sujets proches Fr

Patientes

Citer ce document

Maxime Pepin et al., « Caractéristiques ophtalmologiques chez la personne âgée et risque de maladie d’Alzheimer : résultats d’une cohorte française gériatrique », Gériatrie et Psychologie Neuropsychiatrie du Vieillissement, ID : 10670/1.21ee0f...


Métriques


Partage / Export

Résumé En Fr

Background purposeOphthalmological changes have been reported in Alzheimer’s patients. Our objectives were to determine whether: i) GCC (ganglion cell complex) and RNFL (retinal nerve fibre layer) thickness were associated with different stages of AD (i.e., no AD, prodromal AD, dementia-stage AD), and ii) GCC and RNFL thickness predicted disease progression in older non-demented patients with subjective memory complaints followed for four years.MethodsNinety-one French older community-dwellers with memory complaint and without open-angle glaucoma or age-related macular degeneration (mean, 71.60 ± 4,73 years; 44% women) from the GAIT study underwent examination with HD-OCT, measuring the thickness of the macula, the macular GCC and the RNFL. They also had a complete cognitive diagnosis (i.e., cognitively healthy, prodromal AD, or dementia AD), and a cognitive follow-up 4 years later looking for a possible conversion. Age, sex, body mass index (BMI), number of comorbidities, and Instrumental activities of daily living (IADL) score were considered as potential confounders.ResultsAt baseline, 37 (40.7%) patients were diagnosed as cognitively healthy, 47 (51.6%) as MCI, and 7 (7.7%) as AD. Mean GCC thickness was higher in cognitively healthy patients than in MCI patients (79.23 vs. 76.27 μm, p = 0.023), particularly in the inferior and nasal fields (p = 0.023 and p = 0.005, respectively). This difference was also found between cognitively healthy patients and others (MCI and AD) in the superior, inferior and nasal fields (p = 0.030, p = 0.014 and p = 0.002, respectively). There was no difference in RNFL thickness between the different cognitive statuses. After 4 years of follow-up, 12 patients (70.6%) of the 17 followed had not changed their cognitive status, while 5 (29.4%) had converted to a more advanced stage of AD. There were no significant differences between the two groups in either GCC thickness (p = 0.429) or RNFL thickness (p = 0.286).ConclusionsWe found decreased CGG thicknesses in Alzheimer’s patients at prodromal and dementia stages, compared with cognitively healthy participants. There was no association between RNFL thickness and cognitive status, nor between CCG or RNFL thicknesses and the risk of progressing to AD stages after 4 years of follow-up.

ContexteDes modifications ophtalmologiques ont été signalées chez les patients Alzheimer. Nos objectifs étaient de déterminer si : i) l’épaisseur du complexe des cellules ganglionnaires (CCG) et de la couche des fibres nerveuses rétiniennes (RNFL) étaient associées aux différents stades de la maladie d’Alzheimer (MA) (c’est-à-dire pas de MA, MA prodromique et MA au stade de trouble neurocognitif majeur) ; et ii) si l’épaisseur du CCG et de la RNFL permettait de prédire la progression de la maladie chez des patients âgés non déments présentant des troubles subjectifs de la mémoire et suivis pendant quatre ans.MéthodesQuatre-vingt-onze Français âgés vivant à domicile et se plaignant de troubles de la mémoire, sans glaucome à angle ouvert ni dégénérescence maculaire liée à l’âge (âge moyen, 71,60 ± 4,73 ans ; 44 % de femmes), issus de l’étude GAIT, ont bénéficié d’un examen par HD-OCT, mesurant l’épaisseur de la macula, du CCG maculaire et de la RNFL. Ils ont également fait l’objet d’un diagnostic cognitif complet (c’est-à-dire cognitivement sain, MA prodromique ou MA au stade de trouble neurocognitif majeur) et d’un suivi cognitif quatre ans plus tard, à la recherche d’une éventuelle conversion. L’âge, le sexe, l’indice de masse corporelle, le nombre de comorbidités et le score des activités instrumentales de la vie quotidienne (IADL) ont été considérés comme des facteurs de confusion potentiels.RésultatsAu départ, 37 (40,7 %) patients ont été diagnostiqués comme étant cognitivement sains, 47 (51,6 %) comme ayant des troubles cognitifs légers (MCI) et 7 (7,7 %) comme MA. L’épaisseur moyenne du CCG était plus élevée chez les patients cognitivement sains que chez les patients MCI (79,23 vs 76,27 μm, p = 0,023), en particulier dans les champs inférieur et nasal (p = 0,023 et p = 0,005, respectivement). Cette différence a également été constatée entre les patients cognitivement sains et les autres (MCI et MA) dans les champs supérieur, inférieur et nasal (p = 0,030, p = 0,014 et p = 0,002, respectivement). Il n’y avait pas de différence dans l’épaisseur de la RNFL entre les différents états cognitifs. Après quatre ans de suivi, 12 patients (70,6 %) sur les 17 suivis n’avaient pas changé de statut cognitif, tandis que cinq (29,4 %) étaient passés à un stade plus avancé de la MA. Il n’y avait pas de différences significatives entre les deux groupes en ce qui concernait l’épaisseur du GCC (p = 0,429) ou l’épaisseur du RNFL (p = 0,286).ConclusionsNous avons retrouvé une diminution de l’épaisseur du CCG chez les patients atteints de MA aux stades prodromique et démentiel, par rapport aux participants cognitivement sains. Il n’y avait pas d’association entre l’épaisseur du RNFL et le statut cognitif, ni entre l’épaisseur du CCG ou du RNFL et le risque de dégradation de la MA après quatre ans de suivi.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets