15 mars 2011
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Hélène Cassereau-Stoyanov, « Entre silence et voix, Le Silence des rives de Leïla Sebbar : roman volubile ? », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.21j2sw
Leïla Sebbar met en scène, dans ses écrits protéiformes (essais, albums, récits, articles, romans, lettres), les difficultés langagières de ses personnages. Elle s’interroge, tout d’abord, sur la voix en tant qu’espace féminin. Les phénomènes de lecture, d’écriture et de prise de parole à l’œuvre dans Des femmes dans la maison et dans Fatima ou les Algériennes au square sont de véritables réseaux de voix féminines qui ont eu du mal à sortir avant de se mêler en un bourdonnement sonore. Shérazade, brune, frisée, les yeux verts et Les carnets de Shérazade,sorte de réécriture du mythe, présentent la puissance de la parole d’une jeune fille qui voyage sur les routes françaises. Ensuite, Leïla Sebbar s’interroge sur la voix en tant qu’espace masculin : c’est l’enfermement dans le mutisme d’un petit garçon pluriculturel dans Le chinois vert d’Afrique, thème repris dans Parle mon fils, parle à ta mère. La difficulté de faire entendre une voix, thématique centrale des récits de Leïla Sebbar, se double, on le voit, d’une conception originale du genre romanesque. C’est dans Le Silence des rives que ce thème comme l’expérimentation romanesque sont les plus significatifs.