Trois villageois s'entretiennent sur les événements survenus à Sospel entre le début de la seconde guerre mondiale et les années 1950

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4 août 2006

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Enquêtes d'histoires orales dans les vallées de la Roya et de la Bevera

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commanditaire : MSH de Nice et al., « Trois villageois s'entretiennent sur les événements survenus à Sospel entre le début de la seconde guerre mondiale et les années 1950 », Ganoub, archives sonores de la recherche, ID : 10670/1.21q9vk


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Né en 1930 à Sospel, le premier informateur passe son enfance avec sa grand-mère maternelle, tenancière d'un bar. Son grand-père est cocher et transporte les notables et officiers. Pour être soustrait au front National de l'Indépendance de France, sa grand-mère l'inscrit en pension à Grasse. En 1938-1939, Sospel (village de garnison frontalier entre la France et l'Italie) vit au rythme des fêtes et concerts organisés par les militaires italiens. A la mort des grands-parents de l'informateur, ses parents récupèrent le bar jusqu'en 1962. Le deuxième informateur, né en 1933, est originaire d'une famille de cultivateurs de Sospel (culture fruitière, vigne et élevage). Il va à l'école à Sospel jusqu'à 12 ans et ne commence à parler le français qu'à 8 ans. En 1940, lors de l'évacuation des villageois vers Cannes, il se souvient d'être parti avec toute sa famille en charreton alors que certains sospelois partent à pied. Les villageois n'avaient à l'époque ni électricité ni toilettes et se nourrissaient grâce aux tickets de rationnement. A la déclaration de la guerre italienne (juin 1940), Sospel est occupé mais les relations entre soldats italiens et villageois sont bonnes (cinéma en plein air avec des films de propagande, chant de Lily Marlène). A leur retour au village, après l'évacuation, les sospelois se rendent compte qu'ils ont été pillés par l'armée française. A la débâcle, lorsque les allemands arrivent, les maisons et les biens des villageois sont réquisitionnés mais les sospelois parviennent à cacher des bêtes et de la nourriture aux allemands. Le troisième informateur se souvient que les bombardements ont continué après l'arrivée de l'armée alliée. Parmi les soldats américains, il y avait de nombreux hawaïens (pour la plupart des repris de justice) à qui le gouvernement américain avait promis la nationalité. Dans le village, la population est partagée entre gaullistes et pétainistes et les relations sont tendues. Dans ce contexte, Sospel a été le seul village à ne pas avoir vécu la déportation de 1944 grâce au maire qui a su tenir tête aux allemands. D'après le troisième informateur, c'est une jeune sospeloise, prise en otage par les allemands, qui évite l'évacuation du village en indiquant la marche à suivre aux maquisards. Les trois informateurs reviennent ensuite sur la question des maquisards et ne s'accordent pas concernant leur façon d'agir. L'entretien se termine sur une discussion autour des débits de boisson du village (vin, apéritif, eau de vie), la distillation de la lavande et les moyens de subsistance des sospelois pendant la période de l'après-guerre.

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