2012
Cairn
Dominique Michel Alhéritière, « L'eau, source de tension et de paix en Méditerranée », Sécurité globale, ID : 10670/1.21z60c
L’eau a été, et continue d’être la source de tensions en Méditerranée, les aggravant ou les diminuant, selon les cas. On touche aux limites du droit international dans son stade actuel de développement. L’auteur veut cependant lancer un message d’espoir. De fait, de nombreux facteurs semblent indiquer que l’avenir de l’eau dans la région n’est plus aussi sombre qu’avant. Parmi ces facteurs il faut mentionner les avancées technologiques considérables pour l’utilisation et la réutilisation des eaux, pour le traitement des rejets, pour le dessalement, pour une utilisation toujours plus efficace, efficiente et économique de l’eau en agriculture et dans les autres secteurs, celui du tourisme en particulier ; la multiplication des sources d’énergie peuvent laisser espérer une possibilité d’exploitation des gigantesques réserves d’eau souterraine dont bénéficie la région.Quatre études de cas illustrent l’exposé général sur « L’eau, source de tension et de paix en Méditerranée » et correspondent en fait aux quatre stades historiques de développement du droit international de l’eau. La première étude, intitulée « le château d’eau turc (Tigre et Euphrate ; anatomie de l’Anatolie) », est le scenario parfait pour la doctrine de la souveraineté territoriale absolue ; la seconde étude “Le réceptacle égyptien (nihilisme sur le Nil)” met en exergue la doctrine de l’intégrité territoriale absolue ; la troisième, “L’eau dans le conflit israélo-palestinien (la mer Morte assassinée)” est le récit de la désespérément longue marche vers l’acceptation d’une souveraineté et d’une intégrité limitées pour la venue du principe d’utilisation raisonnable et équitable de la ressource, alors que la quatrième étude de cas, intitulée “Les grands aquifères sahariens (l’alibi libyen) » montre que l’abondance retrouvée de la ressource peut dans une certaine mesure laisser croire aux États concernés qu’ils peuvent être dispensés d’une application stricte du droit international, sans pour autant refuser de coopérer.Cet article est la transcription révisée et mise à jour d’une conférence donnée par l’auteur à l’Institut d’etudes politiques de Paris (campus de Menton), le 26 mars 2012, sur le thème « L’eau et les tensions en Méditerranée ».