23 novembre 2017
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Carole Brandon, « Des autoportraits costumés en travestis aux corps travestis en mutants », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.225828...
Je souhaiterai étudier la question de l'autoportrait en costumes par le prisme du genre comme enjeu social et politique des redéfinitions nécessaires de l'être humain. Se costumer revient à se déguiser c'est-à-dire incarner temporairement un personnage. Or «le travestissement se distingue du déguisement. Se déguiser reste un jeu, provocateur parfois mais qui ne dure pas : éphémère il ne porte au règlement que pour mieux permettre aux règles strictes d'être respectées, le jeu fini. » 1 "Construction sociale et culturelle, le costume dévoile autant qu'il masque la réalité des groupes et des individus. Il intègre ou exclut et prend une part essentielle dans la fabrique du genre" 2 C'est sous cet angle là que nous étudierons la question de l'autoportrait costumé. Tout d'abord nous aborderons rapidement la remise en cause par les artistes de la binarité du genre via le travestissement. Puis la neutralité et l'androgynie, comme un effacement du genre, questionnés par Claude Cahun et David Bowie nous permettront de comprendre comment les artistes ouvrent un espace particulier dans la représentation, où par des autoportraits costumés iels revendiquent la légitimité d'un éventail d'être au monde. A partir de cela, nous interrogerons avec Leigh Bowery et Matthew Barney, cet espace entre la personne et le personnage qui passe par le costume envisagé ici comme extension vivante de soi, dans la lignée des corps queer. Puis découle ce passage au corps mutant par l'arrivée des technologies avec toute l'ambiguïté de la question du rôle du costume-prothèse dans cette redéfinition de l'être. Nous étudierons ainsi via les artistes bodmods, ce passage finalement de la multiplication des genres possibles et leur acceptation, à leur disparition avec le transhumanisme.