Une histoire de « conquête » en Turquie : De l’espoir de la démocratie à la dérive autoritaire

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25 juin 2017

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Cem Özatalay, « Une histoire de « conquête » en Turquie : De l’espoir de la démocratie à la dérive autoritaire », HAL-SHS : sociologie, ID : 10670/1.225srp


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L’accession de l’AKP au pouvoir en Turquie en 2002 a engendré de grands espoirs dans divers segments de la société quant au développement de la démocratie. L’AKP était alors considéré par des intellectuels libéraux – de gauche comme de droite – comme représentant les forces périphériques qui constituaient la majorité du pays, mais qui avaient été dominées par la bureaucratie civile et militaire de la République, héritée de l’Empire ottoman. Cette lecture s’inspire de la dualité conceptuelle centre/périphérie formulée, il y a quatre décennies, par Şerif Mardin. Poursuivant le raisonnement d’İdris Küçükömer, auteur de la thèse « en Turquie, la gauche, c’est la droite et la droite, c’est la gauche », certains ont même interprété la victoire électorale de l’AKP comme une expression de « gauche » des classes populaires. L’AKP a fait se lever un dernier vent d’espoir en 2010 lors du référendum constitutionnel, autour de la campagne « Pas assez mais oui ! ». Mais depuis ce référendum, qui s’était conclu par la victoire écrasante des défenseurs de la réforme constitutionnelle, initié par l’AKP – en collaboration implicite avec le mouvement Gülen–, les attentes suscitées par ce parti politique et son leader auprès des libéraux se sont progressivement éteints. Aujourd’hui, presque personne ne voit plus en l’AKP le « porteur de la démocratie ». Au contraire, le consensus qui règne parmi les cercles intellectuels est que l’AKP et son leader Tayyip Erdoğan conduisent le pays vers un régime politique autoritaire. Mais ce processus ne réfute-t-il pas l’idée selon laquelle la tension centre/périphérie, ou bureaucratie étatique/société civile, serait à l’origine de la question démocratique en Turquie ? Pourquoi et comment Erdoğan, qui voyait « la bureaucratie oligarchique » comme la source de tous les maux4, a t-il été progressivement gagné par l’autoritarisme ? Cet article a pour but de montrer que les réponses à ces questions sont étroitement liées à certaines caractéristiques de la structure sociale de la Turquie. Pour cela, il aborde dans un premier temps les débats en sciences sociales autour des spécificités de la structure sociale du pays, et dans un second temps les dynamiques de classe qui sous-tendent la venue au pouvoir de l’AKP.

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