Arthrite juvénile idiopathique et agents biologiques : quels sont les risques de ces traitements

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2016

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Y. DERRADJI, « Arthrite juvénile idiopathique et agents biologiques : quels sont les risques de ces traitements », Serveur académique Lausannois, ID : 10670/1.233cad


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Résumé 0

Contexte L'arthrite juvénile idiopathique (AJI) est la maladie rhumatismale la plus fréquente chez l'enfant qui a longtemps été traitée uniquement par des antiinflammatoires non stéroïdiens (AINS) et des traitements de fond non biologique tels que le méthotrexate ou la sulfazalazine. Le développement et la mise sur le marché de plusieurs agents biologiques (AB) ont révolutionné la prise en charge des AJI. Actuellement, après plus de 15 ans d’expérience avec les AB, de nombreux Centres de rhumatologie pédiatrique, dont le Centre hospitalier universitaire vaudois à Lausanne (CHUV) et l’Hôpital Femme – Mère – Enfant (HFME) à Lyon s’intéressent à la tolérance et aux effets indésirables (EI) de ces traitements biologiques. Objectifs • Identifier les facteurs influençant le délai entre le diagnostic d'AJI et l'introduction d'un traitement par agent biologique. • Définir les effets indésirables des traitements par agents biologiques enregistrés dans les Centres de consultation de rhumatologie pédiatrique de l’HFME à Lyon et du CHUV à Lausanne. Méthode Les données utilisées sont issues de la JIR cohorte. Cette dernière est une base de données regroupant des patients atteints de maladies inflammatoires rhumatismales de plusieurs pays. Deux extractions de données ont été utilisées pour ce travail. La principale extraction inclut tous les patients atteints d'une AJI et traités par au minimum un AB des Centres de consultation de rhumatologie pédiatrique du CHUV et de l’HFME depuis la création de la JIR jusqu'en 2015. Cette extraction est utilisée afin de : • Documenter les EI reportés en fonction de la durée d’exposition à l’AB, du lien de causalité entre l’EI et l’AB, de la nature et l’intensité des EI en étudiant séparément le CHUV et l’HFME. • D’évaluer le délai entre le diagnostic d’AJI et l’introduction du 1er AB, en fonction du type d’AJI et de l’année où le diagnostic a été posé en étudiant conjointement les Centres du CHUV et de l’HFME. Pour ce faire, nous avons formé 4 périodes en corrélation avec le développement et la mise sur le marché des AB. La deuxième extraction utilisée inclut tous les patients avec un diagnostic d’AJI suivis à la Consultation de rhumatologie pédiatrique du CHUV entre le 01.01.2015 et le 01.01.2016. Cette 2ème base de données sera utilisée uniquement afin de calculer la répartition des différents types d’AJI. 4 Les données utilisées ont été récoltées à partir de dossiers médicaux de patients de façon rétrospective. Résultats Au total, 232 patients dont 103 et 129 patients au CHUV et à Lyon respectivement ont été inclus dans l’étude. La durée moyenne de suivi des patients dans les deux Centres est de 16 mois. Le délai d’utilisation des AB est plus court au fil du temps pour tous les types d’AJI. Durant la période de 2010 à 2014 les délais sont les suivants : enthésite en rapport avec une arthrite (320 jours), oligoarthrite extensive (223 jours), oligoarthrite persistante (310 jours), polyarthrite FR (facteur rhumatoïde) négatif (277 jours), polyarthrite FR positif (125 jours), arthrite psoriasique (527 jours), arthrite systémique (134 jours). Le nombre total d’EI reportés à l’HFME est de 35 dont 21 graves et 74 au CHUV dont 7 sont graves. Les infections représentent 51% et 65% des EI non graves au CHUV et à l’HFME respectivement. Concernant l’intensité des EI au CHUV : faible (68%), modérée (21%), nulle (4%), sévère (4%) et très sévère (3%). À l’HFME, l’intensité des EI se répartit comme suit : sévère (37%), faible (23%), modéré (21%), très sévère (10%) et nulle (3%). L’incidence des EI pour un patient-année au CHUV sont les suivantes : tocilizumab 0.63, canakinumab 0.24, adalimumab 0.24, infliximab 0.18, anakinra 0.17, etanercept 0.12, abatacept 0.05. A l’HFME, l’incidence des EI par patient-année pour chaque AB sont les suivantes : canakinumab 0.52, tocilizumab 0.28, infliximab 0.08, adalimumab 0.05, anakinra 0.05, etanercept 0.03, et aucun EI avec l’abatacept. Le lien de causalité entre l’EI et l’AB est possible ou peu probable dans 70% des cas au CHUV et 73% à l’HFME. Conclusion Le délai d’introduction des AB est plus court au fil des années d’une part en raison du recul et des évidences d’efficacité sur le pronostic fonctionnel à long terme des patients atteints d’AJI, et d’autre part de l’arrivée sur le marché de plusieurs nouveaux AB. L’incidence des EI reportée est 2 fois plus importante au CHUV qu’à l’HFME, ceci pouvant être expliqué, en partie, par une utilisation de la JIR cohorte différente.

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