L'enregistrement vidéo de consultations de médecine générale quelle utilité pour la formation ?

Résumé En Fr

The authors propose a reflection on the supervision of ambulatory consultations in general medical practice recorded by video. Their viewing is considered an efficient way to study the structure of interviews and to acquire aptitudes in communicating. But can it be used to other issues and raise other questions?1. Do we have the right to postulate that a particular contribution from a psychiatric or psychotherapeutic viewpoint can become an asset for the training of general practitioners?2. Can it be a means of discussing with general practitioners how to deal with relational issues in psychotherapy ?3. Is the structure of the interview necessarily articulated around the attribution of meaning to its content ?4. Do doctors perceive the difficulties of living, the opaque fear of death, the onerous commerce in the chronicity of their patients?The experience of supervision at the intersection of psychiatry and the field of general medicine appears to be a way to reflect upon the global care of patients and the work of medical practitioners.The answer to our questions can be summarized thus : doctors use their own person to encounter patients almost without knowing it. Understanding the meaning of the encounter seems to escape them on a cognitive level of elaboration, but not on its subjective realisation.

Les auteurs proposent une réflexion sur la supervision des consultations ambulatoires de médecine générale enregistrées par vidéo. Leur visionnement est considéré comme un moyen efficace pour l’étude de la structure des entretiens et pour l’apprentissage des aptitudes communicationnelles. Mais peut-il servir à d’autres fins et susciter d’autres questions ?1. Est-on en droit de postuler que l’apport particulier d’un regard psychiatrique et psychothérapeutique sur les consultations puisse constituer un gain dans la formation des généralistes?2. Peut-il être aussi un moyen de débattre avec les médecins généralistes des pratiques relationnelles issues de la psychothérapie?3. La forme de l’entretien s’articule-t-elle nécessairement avec une attribution de sens au contenu de la rencontre?4. Les médecins perçoivent-ils la difficulté de vivre, la crainte opaque de la mort, le commerce onéreux avec la chronicité de leurs patients?L’expérience de supervision, à l’intersection du champ psychiatrique avec celui de la médecine générale, se révèle être un lieu de réflexion sur la prise en charge globale des patients et sur le métier de médecin.Une réponse à l’ensemble de nos questions pourrait être ainsi synthétisée : les médecins utilisent de leur personne pour rencontrer les patients, presque à leur insu. La compréhension du sens de la rencontre semble leur échapper sur le plan de l’élaboration cognitive mais non sur celui de sa réalisation intersubjective.