2017
Cairn
Lucie Goussard et al., « Quand le travail déborde… : La pénibilité du surtravail à domicile des chercheurs de l’industrie énergétique », Travail et emploi, ID : 10670/1.244708...
S’appuyant sur une enquête réalisée dans le centre de recherche d’une entreprise spécialisée dans la production et la distribution d’énergie, cet article analyse les effets du débordement du travail – ici appelé « surtravail à domicile » – sur la santé des salariés. Par une approche croisant travail, genre et santé, il montre qu’il existe trois types de surtravail à domicile, selon ce qui est fait, comment et pourquoi. Le premier renvoie à des tâches réalisées par plaisir, qui permettent de redonner du sens à un travail qui tend à en perdre dans l’enceinte de l’entreprise. S’il alourdit la charge de travail, il permet donc, aussi et paradoxalement, de tenir et de se maintenir en bonne santé. Le deuxième correspond à des phénomènes de surinvestissement, qui épuisent et peuvent mettre en péril la santé des salariés. Le troisième émane, quant à lui, des difficultés d’articulation travail-famille. Il concerne principalement des chercheuses qui, passées à temps partiel sans que leur charge de travail ait diminué, tentent, tant bien que mal, de mener de front leurs activités professionnelles, domestiques et parentales.