29 novembre 2023
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Guillaume Hulin et al., « La géophysique sur surface décapée, apports et perspectives », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10.34692/x4kq-va19
Bien connues pour leurs applications exploratoires sur de grandes surfaces, les méthodes géophysiques présentent également un intérêt à être utilisées lors de la fouille, après le décapage des horizons superficiels, pour aider à discerner et caractériser les horizons archéologiques. Cette approche se base principalement sur la mesure de paramètres magnétiques dont les variations peuvent être liées à des phénomènes anthropiques (chauffe, présence de micro-déchets ferreux, de matière organique) mais également à divers processus pédogénétiques. Dans certains contextes, ces mesures peuvent apporter des éléments particulièrement pertinents en révélant des anomalies dont certaines sont totalement invisibles à l’œil nu. Ces approches, rendues plus systématiques en archéologie préventive, offrent un réel intérêt, en particulier pour l’étude des sites du travail du fer. Les anomalies physiques générées par ces activités sont suffisamment fortes pour pouvoir être caractérisées avec un bon degré de fiabilité. Les exemples issus de l’archéologie préventive permettent de proposer de nouveaux protocoles pour aborder l’étude paléométallurgique en apportant, dès la phase terrain, une reconnaissance spatiale de la répartition des micro-déchets ferreux et ainsi cibler plus précisément les zones à échantillonner. Des anomalies plus ténues peuvent également être étudiées par ces méthodes. De l’aide à la lecture des contours de fosses sépulcrales à la caractérisation des espaces d’occupation (bâtiments, etc.) les apports peuvent être nombreux et les applications potentielles restent encore à explorer. Si l’étude des sols de forge est dorénavant rentrée dans une phase de routine, il n’en est pas de même pour ces autres thématiques qui relèvent encore de la recherche. Le paramètre le plus utilisé est la susceptibilité magnétique mais d’autres propriétés, plus difficiles à mesurer (viscosité magnétique, paramètres du cycle d’hystérésis…), peuvent présenter un fort intérêt pour la compréhension des phénomènes anthropiques. C’est vers ces paramètres, mesurés sur le terrain ou en laboratoire, que l’on doit se tourner pour ouvrir de nouvelles perspectives. En parallèle, le couplage des mesures des propriétés magnétiques des sols avec des données géochimiques (XRF notamment) ou bien de l’imagerie multi/hyperspectrale doit être développé. Ce n’est qu’en se basant sur une approche interdisciplinaire qui intègre en premier lieu l’archéologue et ses observations que l’on pourra proposer des interprétations plus précises sur la détection et la caractérisation des horizons archéologiques.