Présentation du numéro : approche grammaticale et énonciative des genres de discours brefs

Résumé Fr

Ce numéro a pour objectif d'étudier l'interface entre genres de discours brefs et grammaire. Une des questions centrales est celle de savoir si les genres de discours brefs impliquent une grammaire particulière. Cette question se pose en effet en raison de la spécificité de ces genres. Ces derniers se distinguent par une série de paramètres qui s'ordonnent autour de l'idée de contrainte : contrainte spatiale ou temporelle du support (panneau, message sur répondeur), contrainte du nombre de mots (SMS, tweet), contrainte par rapport à un autre genre (titre, didascalie). Les genres brefs se caractérisent également par leur autonomie, par la présence d'un bornage fort, qui peut prendre plusieurs formes, comme par exemple une limite du support (par exemple pour les panneaux), un espace vide, des traits, des silences, etc. : leur manifestation textuelle est d'une autre qualité que leur environnement (Hausendorf 2009) ; celui-ci est non linguistique, comme par exemple dans le cas des panneaux de signalisation. Ces contraintes expliquent pourquoi les genres de discours brefs s'appuient régulièrement sur d'autres éléments qui viennent aider à la compréhension du sens : appel à la situation de communication dans le cas par exemple des panneaux (Domke 2014) ; présence de l'iconicité qui permet de comprendre ce qui est dit (affiche, publicité, panneaux de signalisation) et qui aboutit à un objet sémiotique complexe qui se situe sur deux niveaux, iconique et verbal (cf. également «les modules icono-verbaux» décrits dans Maingueneau 2012 : 74). Le discours littéraire a exploré les multiples implications induites par les genres brefs, par exemple avec les maximes, le micro-récit. Le volume présenté ici s'intéresse uniquement aux discours non littéraires, centrés sur la délivrance d'une information.