2024
Cairn
Noëllie Van Hoorde, « L’entrée de la Roumanie dans l’espace Schengen », Civitas Europa, ID : 10670/1.24sm2h
Suite à un vote du Conseil de l’Union européenne du 30 décembre 2023, la Roumanie a intégré partiellement l’espace Schengen à compter du 31 mars 2024. Seuls les contrôles aux frontières intérieures aériennes et maritimes ont été levés, les contrôles aux frontières terrestres, en revanche, subsisteront. Cette décision d’intégration à l’espace Schengen s’inscrit dans la continuité logique de l’adhésion de la Roumanie à l’Union européenne en 2007. Pourtant, elle est insatisfaisante au regard de sa portée puisque la non-appartenance totale à l’espace Schengen engendre des pertes financières, économiques et environnementales considérables. Qui plus est, cette décision du Conseil traduit l’existence d’un traitement juridique différencié dont la Roumanie fait l’objet depuis sa pré-adhésion à l’Union européenne. Plus généralement, elle révèle l’existence de blocages, à la fois politique et juridique, à l’entrée totale de la Roumanie dans l’espace Schengen. En dépit des exhortations des institutions européennes à l’intégration totale de Bucarest dans l’espace Schengen depuis 2011, l’Autriche continue d’opposer son veto à la levée des contrôles aux frontières terrestres, en faisant valoir l’existence d’une filière migratoire illégale. Ces blocages sont contestables au regard des nombreux efforts fournis par la Roumanie dans sa gestion des frontières et au regard de l’intégration totale à cet espace Schengen, l’année dernière, de la Croatie, qui connaît pourtant une explosion de l’immigration clandestine.