Critique de Newton et pensée de la temporalité (Hegel, Schelling)

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2019

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Raphaël Authier, « Critique de Newton et pensée de la temporalité (Hegel, Schelling) », Les Études philosophiques, ID : 10670/1.252150...


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Résumé En Fr

Hegel’s and Schelling’s readings of Newton were decisive in their attempt to develop a “philosophy of nature”, and to characterise the relationship between philosophy and the natural sciences. This article traces how Hegel and Schelling begin with a shared judgment that Newton unintentionally took a metaphysical stance, but differ in trying to explain why he did so and where it led him. Hegel thinks that Newton should have held on to his refusal of metaphysics. On the contrary, Schelling regrets that Newton was not more aware of the necessary connexion between scientific concepts and metaphysical categories. It is argued that this divergence is rooted in a debate, started by Newton himself, over whether forces described by modern physics are real or conventional. It leads to a paradoxical conclusion: whereas Hegel promotes epistemological principles open to the work of natural sciences, he takes a radical stance against philosophical consequences of the scientific revolution initiated by Galileo and Newton. As for Schelling, he develops epistemological principles less favourable to the independence of natural sciences, while advocating for a very modern conception of the structure of the universe, of physical forces, and of matter. The place of natural time in their respective systems can thus be clarified.

La lecture de Newton joue un rôle décisif dans l’élaboration par Hegel et par Schelling de leur « philosophie de la nature », et dans leur manière de définir le rapport de la philosophie aux sciences positives. Hegel et Schelling, à partir d’un constat initial commun (Newton aurait fait malgré lui de la métaphysique, bien qu’il ait voulu s’en garder) développent deux lectures tout à fait divergentes. Hegel estime que Newton aurait dû s’en tenir au refus de la métaphysique. Schelling au contraire regrette que Newton n’ait pas davantage pris conscience du nécessaire enracinement des concepts scientifiques dans des catégories métaphysiques. Nous tentons de montrer que cette divergence s’enracine dans un débat, lancé par Newton lui-même, sur le caractère réel ou conventionnel des forces décrites par la physique moderne. Cette analyse conduit à souligner un paradoxe : alors que Hegel développe une épistémologie très favorable au travail des sciences positives, il prend une position radicalement hostile aux conséquences philosophiques de la révolution galiléenne et newtonienne, Schelling quant à lui, développe à la fois une épistémologie méfiante vis-à-vis de l’indépendance des sciences positives, et une vision très moderne de la structure de l’univers, du statut des forces et de la définition de la matière. La place du temps naturel dans les systèmes de Hegel et de Schelling pourra ainsi être clarifiée.

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