30 novembre 2018
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Se demander ce qui détermine la frontière entre le rêve et la réalité revient à s’interroger sur l’inviolabilité des territoires de l’un et de l’autre. Nous voudrions nous écarter de cette perception duelle en nous attachant à montrer dans quelle mesure cette frontière permet au réel et à l’imaginaire de s’interpénétrer dans une certaine conception historicisée du Moi. Le roman Aléa que Blaise Cendrars écrit en 1911 et qui vient tout récemment d’être publié dans son intégralité, peut nous permettre de comprendre la façon dont les bouleversements du désir qui se manifestent dans les songes peuvent se retrouver dans les divagations de la rêverie éveillée. En convoquant Nerval mais aussi tout un héritage symboliste européen de la fin du XIXe siècle, Cendrars construit une prose poétique de l’hallucination, sommet d’extases sensorielles et véritable syncrétisme entre différentes représentations de l’être et du monde.