La fin de l’évolution humaine dans le grand récit transhumaniste: Penser la nature avec Ray Kurzweil, Giordano Bruno et Thomas d'Aquin.

Résumé En Fr

This article supports the idea that transhumanism constitutes a surpassing of post-modernity. For this purpose, after analysing the most philosophical elements of The Singularity is Near by Ray Kurzweil — considered as a reference book —, the A. presents a double interpretation of it : on the one hand, in the perspective of the modern concept of nature in its original elaboration; on the other hand, in a Thomist perspective bringing out the naturalization of art and the contradiction which transhumanism leads to. The article thus sets up the conditions of the opposition between art and nature in Thomas Aquinas, and contributes to renewing the reading of his philosophy of nature displayed through his comment on Aristotle’s Physica by defining nature and the function of conditional propositions that are used in it.

Cet article soutient l’idée que le transhumanisme constitue un dépassement de la postmodernité. Pour cela, après une analyse des élémentsles plus philosophiques de The Singularity is Near de Ray Kurzweil, un ouvrage pouvant être considéré comme l’un des principaux textes de référence du transhumanisme, l’A. en présente une double interprétation, l’une dans la perspective du concept moderne de nature en son élaboration originelle, l’autre dans une perspective thomasienne qui met en lumière la naturalisation de l’art et la contradiction à laquelle conduit inéluctablement le transhumanisme. L’article établit ainsi les conditions de l’opposition art/nature chez Thomas d’Aquin, et contribue à un renouvellement de la lecture de sa philosophie de la nature déployée tout au long de son commentaire de la Physica d’Aristote, en définissant la nature et la fonction des propositions conditionnelles dont il y est fait usage.