2015
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S VEDANI, « Conception et développement d'un banc d'essai afin d'évaluer les différentes techniques de réparation de la valve mitrale », Serveur académique Lausannois, ID : 10670/1.26p83m
L'insuffisance mitrale (IM), définie comme le reflux de sang du ventricule gauche vers l'oreillette gauche en phase de systole ventriculaire, est une affection fréquente, touchant env. 2% de la population européenne [1-2]. A terme, celle-ci peut se compliquer de problèmes respiratoires tels qu'un oedème pulmonaire ou de troubles du rythme tels qu'une fibrillation auriculaire, affectant la survie des patients. Si elle n'est pas traitée, l'IM est une maladie de mauvais pronostic avec une mortalité estimée à 5% par an et plus de 70% à 8 ans [3]. Deux options curatrices sont aujourd'hui proposées aux patients en fonction de leur état de santé et de la gravité de leur maladie : i) le traitement endovasculaire, dont l'avantage principal est son caractère peu invasif et ii) le traitement chirurgical, plus invasif mais qui demeure la méthode de référence [4-6]. L'indication opératoire est posée grâce à différents critères cliniques et radiologiques [7-8] permettant d'offrir aux patients les meilleures conditions de traitement et de sélectionner l'intervention la plus adaptée. Toutefois, à l'heure actuelle, aucun système ex-vivo ne permet d'évaluer l'efficacité de nouvelles techniques chirurgicales, ceci obligeant les chercheurs à recourir à des méthodes invasives et coûteuses, tant chez l'animal que chez l'être humain. Nous avons donc décidé de concevoir et de construire un banc d'essai ex-vivo tentant de palier à ce problème. Il s'agit d'un modèle constitué d'un coeur de porc, suspendu grâce à un tube introduit dans l'aorte, dépourvu (volontairement) de sa valve aortique et sur lequel nous avons découpé l'oreillette gauche afin de voir la valve mitrale. Quinze coeurs ont été nécessaires à l'élaboration de ce banc d'essai. Une fois finalisé, celui-ci nous a permis de tester l'efficacité de l'annuloplastie de De Vega, une technique de réparation utilisée normalement sur la valve tricuspide. Cette méthode s'est révélée être efficace en corrigeant totalement l'insuffisance mitrale préalablement induite. De plus, bien qu'utilisée sur la valve tricuspide en pratique clinique, la technique de De Vega semble également adaptée à la réparation mitrale, du moins avec ce banc d'essai. En conclusion, le modèle que nous avons conçu et construit peut servir de point de départ pour un banc d'essai plus complexe et performant permettant de tester rapidement et à bas prix de nouvelles techniques chirurgicales de réparation mitrale.