2015
Cairn
Michael Braun, « Das Ende, das ihr kennt Uwe Tellkamps postmemorialer Wenderoman Der Turm », Études Germaniques, ID : 10670/1.28xwzq
L’artiste Thomas Demand construit un modèle (dans le cas présent : celui d’un bureau de la Stasi), en prend une vue, puis le détruit. Fictionnaliser un moment historique de manière telle qu’il apparaît dans un double statut de simulation et de copie relève d’un procédé narratif courant de ce qu’il est convenu d’appeler « Wenderoman », ce phénomène controversé de la littérature allemande actuelle. Le roman d’Uwe Tellkamp Der Turm (2008), récompensé par de nombreux prix, subvertit des conventions génériques (celles que l’on attend d’un roman du temps présent) en ce qu’il n’offre pas simplement des photographies de l’effondrement de la RDA, mais « déconstruit son histoire » (M.-H. Quéval). La présente contribution analyse les traditions dans lesquelles Tellkamp exprime le portrait de l’artiste en jeune intellectuel inadapté. Der Turm est le panorama de la société d’un État à l’agonie, un roman historique dans la tradition du réalisme bourgeois, un roman de formation aux tendances surréalistes et, ce qui n’est pas le moins important, un roman de la mémoire reconstituée dans lequel apparaissent diverses générations de témoins contemporains des événements – de ce fait, il ouvre une perspective nouvelle sur la chute du rideau de fer et la fin de la RDA.