2002
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Isabelle Smadja, « Le seigneur des anneaux ou la tentation du mal », Sociologie d'aujourd'hui, ID : 10670/1.29399a...
D’où provient la fascination et la puissance poétiques exercées par «Le Seigneur des anneaux» ? Son succès proviendrait-il de sa capacité à légitimer en l’universalisant, l’attrait pour la guerre et la mort ? A l’innocence d’Adam et Eve voulant goûter un fruit bon et beau, Tolkien oppose un récit où le mal fascine pour ce qu’il est et non pour le bien, que par ruse, il promet. Pourquoi ? On a souvent reproché à ce livre de véhiculer une idéologie conservatrice, misogyne et raciste. Qu’enest-il exactement ? En créant une race si perfide qu’elle doit être exterminée, Tolkien l’a-t-il dotée de suffisamment d’irréalité pour ne pas être soupçonné de racisme ? Qui se cache derrière Gollum ? D’où vient ce regain d’intérêt pour un ouvrage écrit il y a près d’un demi-siècle ? S’appuyant sur les analyses de Foucault, Levi-Strauss, Ricoeur, Jean Cohen, Luc Ferry ou Pierre Macherey, cet essai se propose de répondre à ces questions. Tolkien fait de l’homme un être de l’exil qui ne se constitue que lorsqu’il est mis hors de sa demeure natale. (Sortie du deuxième épisode au cinéma en sept-octobre)Sommaire : Pages de début (p. 1-4)| 1. L'Anneau, le Livre, modèles réduits de notre monde (p. 5-12)| 2. L'anneau et ses significations : de la fidélité conjugale aux sombres cachots médiévaux (p. 13-29)| 3. Des mythes de la séduction au mythe de la tentation (p. 31-46)| 4. Mal et culpabilité ; mythe et déculpabilité (p. 47-61)| 5. Acuité du regard et invisibilité ; possession et dépossession. Quand les contraires se touchent (p. 63-79)| 6. Gollum ou le mythe de « l'homme d'en bas » (p. 81-92)| 7. Races et langages chez Tolkien (p. 93-104)| 8. Pensée symbolique et monde de correspondances (p. 105-116)| 9. « Et qui vit sans tabac n'est pas digne de vivre… » (p. 117-123)| Conclusion (p. 125-129)| Références bibliographiques (p. 131-133)| Pages de fin (p. 135-138).