2018
Cairn
Lilie Fauriac, « Accumulation, destruction et hybridation chez Gustave Moreau : rêver pour ou contre l’histoire », Sociétés & Représentations, ID : 10670/1.29acm0
La rémanence du passé visite et tourmente l’œuvre de Gustave Moreau qui est « tatouée » d’une empreinte historique indéniable. Célébré par le xixe siècle, l’éclectisme des arts est observé activement par le peintre curieux et sensible à « l’air du temps ». Dans un processus d’accumulation, l’artiste réceptionne, fragmente et violente l’histoire et les arts qu’il observe au musée et dans les livres. Dans ses toiles, les histoires se rencontrent et donnent naissance à une vision chimérique inédite. L’abondance ornementale, l’hybridation des mythes, l’étreinte des passés se transforment en des ailleurs qui déforment l’histoire. Cette distorsion semble tout autant étrange que symptomatique d’un siècle marqué par la brutalité des changements politiques et sociaux. Moreau use d’un imaginaire affranchi des limites du présent, préférant ainsi le rêve à son histoire cauchemardesque.