21 janvier 2019
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Claude Lafabrègue, « Conflits, alliances et négociations autour de la prise en compte des écoles de voile par la fédération nationale de voile (1945-1976) », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10.3917/rsss.013.0029
Depuis 1945, deux grandes mouvances associatives font vivre de manière séparée la pratique de la voile en France : les clubs de la fédération préparant aux compétitions sportives et les centres de plein air proposant aux néophytes une initiation déconnectée de toute recherche de performance sportive. L’arrivée de Maurice Herzog à la tête de l’administration de la Jeunesse et des Sports en 1958 inaugure une politique publique qui cherche à rompre avec cet émiettement associatif, en plaçant les centres de plein air sous l’autorité de la fédération, de façon à unifier l’enseignement de la voile dans le pays. Or, cette intervention a pour effet d’exacerber les tensions subsistant entre ces deux tendances. Les responsables de la fédération n’ont de cesse de réclamer que l’activité des écoles de voile soit subordonnée à l’initiation aux régates alors que les dirigeants des centres de plein air s’allient pour préserver l’autonomie de la pédagogie des écoles à l’égard de la compétition sportive. L’administration est alors forcée de multiplier les médiations entre les deux parties de façon à préserver une unité fédérale fragile, qui semble sérieusement menacée en 1969. Une solution de compromis est trouvée dans les années 1970 quand le choix d’une politique fédérale plus éclectique prenant en compte les écoles de voile laisse entrevoir aux dirigeants fédéraux la possibilité de relancer la croissance démographique de leur organisation et d’augmenter ses recettes.