Les petits vertébrés du site d’occupation humaine d’El Mnasra (Maroc) : résultats préliminaires sur les altérations de surface et perspectives d’études

Résumé Fr

Au Maroc, les questions portant sur l’émergence, la dispersion et l’évolution des premiers Homo sapiens africains sont actuellement relancées par la réévaluation du cadre chronologique et de nouvelles données de terrain. C’est le cas dans la grotte d’El Mnasra (Rabat-Témara), qui a livré, au sein d’une séquence sédimentaire très complète correspondant au dernier cycle climatique, (depuis le OIS 5) de nombreux vestiges humains, des objets archéologiques et des structures d’origine anthropique (industries lithiques et osseuses, hématite collectée et travaillée, coquillages marins collectés, structures de combustion et empierrements). La grande richesse de ce site en restes osseux de microvertébrés constitue également une documentation exceptionnelle permettant, par une approche paléoenvironnementale, de caractériser la relation Homme-Milieux dans cette région au Pléistocène supérieur et à l’Holocène. Une démarche interdisciplinaire et comparative est mise en œuvre, notamment par l’étude taphonomique du matériel (altération des surfaces osseuses) et la mise en parallèle avec la grotte voisine d’El Harhoura 2. Les résultats obtenus, en lien avec plusieurs études en cours dans le domaine de l’archéométrie, permettent de proposer des scénarios régionaux à haute résolution, et ce pour la première fois en Afrique du Nord pour la période considérée. L’alternance de phases arides / humides et la variation concomitante des « paléo » lignes côtières, semblent être les éléments structurant ayant influencé les occupations animales et humaines.