22 mai 2023
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Sardana Nikolaeva, « Anti-extractive Rumouring in the Russian North-East », International Development Policy | Revue internationale de politique de développement, ID : 10670/1.2aojtj
Ce chapitre traite de la potentialité des discours politiques autochtones alternatifs, en soutenant que la présence de divers récits publics peut révéler des formes de capacité d’agir (agency) plus subtiles mais toujours efficaces et, surtout, peut mettre en évidence la pluralité des discours autochtones anti-extractives. En m’appuyant sur des données ethnographiques, j’aborde comment le sujet négligé des rumeurs peut ouvrir un espace productif spécifique à d’autres formes de preuves, pour comprendre, écrire et plus important encore, faire l’expérience de la résistance. Je démontre comment les rumeurs localisées peuvent refléter les relations de pouvoir inégales entre communauté locale, entreprise extractive, et l’État. A travers la production et la reproduction de certains récits de rumeurs, la communauté exprime ses craintes et ses angoisses face à l’évolution de conditions environnementales (en particulier la pollution de l’eau et la radiation), à des préoccupations de santé, et à la position précaire et marginalisée de ses membres au sein des vastes discours sur le développement économique, sur les profits de l’industrie extractive et les interventions de l’État. Dans ces conditions de marginalité, les membres de la communauté résistent avec la seule ressource dont ils disposent – les rumeurs – en réagissant à leurs positions précaires et parfois, en les subvertissant.