2 octobre 2015
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Arild Michel Bakken, « La présence de Mallarmé », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.2b9sur
Dans sa thèse intitulée La présence de Mallarmé, Arild Michel Bakken interroge la présence de Mallarmé dans son œuvre. Contre l’idée dominante qui fait de Mallarmé le poète de l’absence, Bakken montre que la figure du poète est très présente dans le texte, et que c’est en réalité cette figure qui assure la cohérence de l’œuvre. Utilisant une méthode rhétorique centrée sur l’expérience du lecteur, la thèse montre comment Mallarmé se met en scène. La figure de l’auteur est bien ancrée dans la société de son temps, comme Français, comme petit-bourgeois, comme mari et père. Cette figure apparaît clairement comme une figure de poète, mais aussi comme « homme de lettres » et comme journaliste. La thèse montre aussi que le lecteur peut suivre la vie intérieure de la figure comme voyant et comme penseur. Même dans les textes les plus impersonnels, l’auteur n’est pas absent, mais assume la posture de la mystérieuse « Figure que Nul n’est », qui représente l’essence de la subjectivité humaine. Par la mise en scène de sa figure dans l’œuvre, Mallarmé cherche à séduire le lecteur, à obtenir une « gloire », à conférer à son œuvre une valeur. La figure de l’auteur, son ethos, est aussi un moyen efficace pour transmettre les valeurs du poète, sa vision du monde. Mais la vision du monde qui apparaît chez Mallarmé est constamment minée par l’ironie du poète, qui est le trait le plus caractéristique de sa présence.