La condamnation de l'Action française et les Spiritains : le cas du Séminaire français

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2009

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Jacques Prévotat, « La condamnation de l'Action française et les Spiritains : le cas du Séminaire français », Histoire et missions chrétiennes, ID : 10670/1.2bbf69...


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Cette contribution met l’accent sur l’originalité du processus de la condamnation de l’Action française (AF) dans la congrégation du Saint-Esprit, par rapport à ce qui s’est passé dans d’autres congrégations religieuses, après avoir répondu à la question préalable: pourquoi l’AF et son chef Maurras séduisent-ils une partie des congréganistes? Car il n’est guère de congrégation religieuse en France qui n’ait été touchée par la crise, toutes ayant plus ou manifesté des sympathies à l’égard de l’AF. D’une manière générale, on peut dire que la congrégation du Saint-Esprit, au moins à travers ses membres présents à Rome, avait accueilli avec faveur l’apologétique maurrassienne de l’Église. Le P. Le Floch, supérieur du Séminaire français de 1904 à 1927, a, très tôt, manifesté de la sympathie à l’égard de la ligue d’AF. Au lendemain de l’Allocution consistoriale papale du 20 décembre 1926 qui rompt les ponts avec l’AF, le supérieur se soumet. Le choc n’en est pas moins rude. Lorsque le supérieur général des Spiritains, Mgr Le Hunsec, est reçu par le pape, le 29 mars 1927, celui-ci incrimine l’attitude indocile du supérieur du Séminaire français, qu’il refuse de recevoir. Mgr Le Hunsec sort bouleversé de cette audience. C’est ainsi que le P. Le Floch donne sa démission et quitte Rome le 18 juillet 1927. La démission du P. Le Floch a provoqué une très grande émotion dans l’Église de France, de la part de beaucoup d’évêques, proches de lui, mais également de la part de nombreux anciens élèves, formés dans le moule du Séminaire français. Ajoutons la lettre de reconnaissance de M. René Lefebvre, père, datée de Tourcoing, le 17 octobre 1927: « Mes deux fils, René et Marcel, avaient tant apprécié votre direction et la vérité de vos conseils. » L’histoire d’Écône et l’histoire de la dissidence qui devait conduire au schisme ont leurs racines dans cette crise de 1927. Un religieux, témoin de cette histoire, observait, autour de 1980, combien les séminaristes sortis des mains du P. Le Floch avaient été imprégnés d’une théologie fixiste qui les amenait à proposer à leurs évêques, à leur retour de Rome, des mesures inspirées de la politique du pire. Ce fixisme historique se traduit par une difficulté à penser le renouvellement ou à créer et inventer.

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