2006
Cairn
Pascal Drouhaud, « La dissuasion nucléaire de la France et l'environnement international », Guerres mondiales et conflits contemporains, ID : 10670/1.2bhj9h
La dissuasion nucléaire de la France et l’environnement internationalRéSUMé. — Les risques d’une prolifération nucléaire constituent la réalité internationale engagée depuis la disparition du système Est-Ouest. L’assurance d’une paix garantie par un système organisé de la terreur dont toute la crédibilité reposait sur l’idée d’une possibilité d’usage en extrême limite, n’est plus.Dans ce contexte, la France a précisé, en janvier 2006, les fondements de sa doctrine fondée sur le concept de la dissuasion nucléaire : prévention et garantie ultime contre toute menace mettant en cause les intérêts vitaux de la Nation. Désormais, l’adaptation d’une réponse graduée à la menace ou à une attaque terroriste s’applique aux États qui soutiendraient des organisations criminelles menaçant directement les intérêts nationaux. La dissuasion a également pour but d’empêcher un État ou des mouvements terroristes de procéder à une agression ou même de la préparer en lui démontrant qu’une telle option serait trop coûteuse en raison des représailles que leurs auteurs encourraient. Elle fait donc appel à la raison des responsables.En France, la dissuasion nucléaire a toujours eu un but unique : celui d’empêcher « la guerre totale comme un moyen politique », comme l’affirmait le Livre blanc de 1972. La dissuasion nucléaire française s’inscrivait, depuis les années 1960, dans la logique « du faible au fort » : les dégâts éventuellement causés à un agresseur seraient sans commune mesure avec l’enjeu. Depuis la chute du mur de Berlin puis de sa disparition, il apparaissait indispensable d’adapter une doctrine à la nouvelle réalité internationale. C’est chose faite depuis le discours du chef de l’État prononcé à L’Île-Longue en janvier 2006.