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Paul Guillibert, « Staying with production ? », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.2c0bce...
La pensée écologiste contemporaine soulève un problème épistémologique auquel le marxisme est sommé de se confronter : l'usage du concept de production. D'un côté, il semble que la plupart des causes de la crise écologique soient à chercher du côté d'un mode de production fondé sur l'accumulation de valeur, c'est-à-dire la recherche du profit. Celui-ci déploie des dispositifs techniques destructeurs de l'environnement tant par ses formes d'extraction que par les pollutions qu'il provoque. Par mode de production, j'entends ici, en un sens très classique, un certain type d'articulation entre des forces productives et des rapports de production. Or les forces productives ne désignent pas seulement des techniques, mais l'ensemble des moyens naturels, techniques, sociaux et scientifiques dont une société dispose pour s'approprier la nature et produire la richesse sociale. Un ensemble de rapports sociaux conduit à utiliser des moyens techniques pour s’approprier des forces naturelles qui réchauffent massivement la biosphère. À cet égard, le concept de production garde une certaine utilité pour penser les causes économiques de la crise écologique, le type de perturbation qu’une transformation massive du Système-terre peut occasionner.