La fondation de Marseille : sources historiques, iconographie et idéologie autour d’une rencontre « légendaire »

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2024

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Jean Chausserie-Laprée, « La fondation de Marseille : sources historiques, iconographie et idéologie autour d’une rencontre « légendaire » », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.2c3703...


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Résumé En Fr

As recounted in texts, the marvellous nature of the Phocaean adventure and the encounter between the Celts, seen as savage barbarians, and the Greeks, seen as civilizers, has generated an artistic and literary output that, for at least the last five centuries, has enhanced the legendary vision that historians and archaeologists have all too often given of the founding of Marseille. Drawing on a wealth of iconography, often unpublished or little-known, from the most academic art forms (sculpture, painting) to the so-called ‘popular’ arts (earthenware panels, posters, postcards, medals, advertising, comic strips), we will attempt to show how representations in the 19th and 20th centuries helped to forge an ideological and largely biased image of an event that is said to have brought Gaul into the history books. Despite the wide variety of ways in which the founding of Marseilles was depicted in art, a number of key common features can be identified: the desire to follow (despite numerous deviations and biases of varying degrees of acceptance) and translate into images historical sources that were few and far between; the systematic use of iconographic and artistic clichés long associated with the Gauls (as opposed to the Greeks), whether in their attitudes, their costumes and jewellery, their weapons or, more broadly, their natural or built environment; the opportunistic, but often erroneous or anachronistic, inclusion of the many achievements of archaeological research which, since the mid-19th century, has enriched or modified our knowledge of Celtic societies.

Rapporté par les textes, le caractère merveilleux de l’aventure phocéenne et de la rencontre entre des Celtes considérés comme des barbares ensauvagés et les Grecs vus comme civilisateurs a généré une production artistique et littéraire qui, depuis au moins cinq siècles, a accru la vision légendaire que les historiens et archéologues ont trop souvent donnée de la fondation de Marseille. En nous appuyant sur une iconographie riche, mais le plus souvent inédite ou méconnue, qu’elle soit l’expression de l’art le plus académique (sculpture, peinture) ou celui des arts dits « populaires » (panneaux de faïence, affiches, cartes postales, médailles, publicités, bandes dessinées), nous tenterons ici de montrer comment les représentations des XIXe et XXe siècles ont contribué à forger une image idéologique et largement biaisée d’un événement, qui a fait, dit-on, entrer la Gaule dans l’Histoire. Malgré une grande diversité de modes d’expression dans la représentation artistique de la fondation de Marseille, se dégagent plusieurs traits communs essentiels : la volonté de suivre (malgré de nombreux écarts et biais plus ou moins assumés) et traduire par l’image des sources historiques peu nombreuses et bien connues ; le recours systématique aux poncifs iconographiques et artistiques longtemps attachés à la figure des Gaulois (par opposition à celle des Grecs), que ce soit dans leurs attitudes, leurs costumes et bijoux, leurs armes et plus largement leur environnement naturel ou construit ; l’insertion opportuniste, mais souvent erronée ou anachronique, des nombreux acquis de la recherche archéologique qui, depuis le milieu du XIXe siècle, est venue enrichir ou modifier la connaissance des sociétés celtiques.

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