S’adapter ou s’updater ? : L’ambivalence de l’adaptation néolibérale à travers l’exemple du transhumanisme

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2023

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Guillaume Fauvel, « S’adapter ou s’updater ? : L’ambivalence de l’adaptation néolibérale à travers l’exemple du transhumanisme », Revue française d'éthique appliquée, ID : 10670/1.2cu8pw


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Cet article propose d’envisager le néolibéralisme comme la phase contemporaine de l’évolution du capitalisme face à laquelle les individus n’auraient d’autre choix que celui de s’adapter pour survivre. Au centre des pratiques néolibérales, le concept d’« adaptation » semble être mobilisé en vue de soutenir la conformation des individus à l’environnement de la société de marché et à ses règles. Cette survie doit cependant être perçue positivement par les individus, afin que ceux-ci acceptent d’être éduqués à l’adaptation et au modèle de subjectivité qu’elle impose. Plus encore, ces derniers doivent être les acteurs de leur propre adaptation telle qu’elle garantira la justification de l’ordre de marché et de son inaltérable évolution. Les théories transhumanistes, notamment à travers la promotion d’une « augmentation biotechnologique de la morale » (moral bio­­enhancement), participeraient de ce volontarisme en faisant de la survie au capitalisme la promesse d’une évolution inédite et supérieure de l’espèce humaine.

This article proposes to consider neoliberalism as the contemporary phase of the evolution of capitalism in the face of which individuals would have no choice but to adapt to survive. At the heart of neoliberal practices, the concept of “adaptation” seems to be mobilized in order to support the conformation of individuals to the environment of the market society and its rules. However, this survival must be perceived positively by individuals, so that they accept to be educated to adaptation and to the model of subjectivity that it imposes. Even more, they must be the actors of their own adaptation in such a way that it will guarantee the justification of the market order and its unalterable evolution. Transhumanist theories, notably through the promotion of a “technological increase in morality” (moral bioenhancement), would participate in this voluntarism by making the survival of capitalism the promise of a new and superior evolution of the human species.

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