11 octobre 2024
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Alexandra Mérienne, « Le stigmate menstruel : pratiques et socialisation de femmes participant à des collectifs autour des menstruations », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.2d2492...
Le corps des femmes fait l’objet d’une multitude de discours depuis le XIXe siècle, et au cœur de ces questionnements se trouvent les menstruations. Ces préoccupations touchent divers aspects de la société, notamment l’éducation, la santé, l’économie, l’écologie et la politique. Souvent associées au stigmate (Goffman, 1975), l’impureté et la souillure (Douglas, 1966), les menstruations englobent une série de normes sociales qui imposent la maîtrise de leur dissimulation, que les femmes doivent apprendre à maîtriser par elles-mêmes, que ce soit pendant l’apprentissage ou au quotidien, chez elles, sur le lieu de travail ou dans les espaces publics. Cette thèse vise à mieux comprendre la socialisation de la gestion menstruelle en analysant comment le système familial, éducatif et associatif transmet, ou non, les connaissances liées à la gestion menstruelle. Elle explore les rituels des premières règles, les techniques corporelles des personnes menstruées à travers l’utilisation d’objets, ainsi que les interactions sociales dans des lieux publics tels que les toilettes genrées. La thèse explore également des espaces alternatifs de type associatif qui cherchent à renverser le stigmate qui les entoure, en proposant des solutions pratiques pour améliorer l’expérience menstruelle et sensibiliser la société en général. Le terrain de cette recherche repose sur une approche ethnographique menée dans différentes régions urbaines et rurales françaises, où des activités liées au cycle menstruel, telles que des activités associatives ou des groupes de parole, ont été observées. Au total, 300 heures d’observation et 30 entretiens formels ont été réalisés avec des femmes âgées de 20 à 50 ans qui ont participé à ces activités.