Daria Bardellotto, « Vers une poétique des épaves. Fragments, notes et appunti dans Ali aux yeux bleus, La Divine Mimesis et Pétrole », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.2dpoog
L’œuvre de l’écrivain et cinéaste italien Pier Paolo Pasolini (1922-1975) est souvent hanté par la problématique de la fragmentation et de l’inachèvement de la création littéraire. Dans les textes Alì dagli occhi azzurri (Ali aux yeux bleus, 1965), La Divina Mimesis (La Divine Mimesis, 1975) et Petrolio (Pétrole, publication posthume, 1992), il expérimente les potentialités et les limites d’une écriture discontinue et provisoire. Le choix de cette forme s’ancre dans son expérience concrète du travail artistique : c’est à travers la reprise et le remaniement des scories du processus de création que Pasolini arrive à construire ce que l’on pourrait appeler une « poétique des épaves », où l’œuvre se soustrait à l’impératif de l’achèvement pour laisser proliférer librement l’écriture.