2019
Cairn
Nadia Fathallah et al., « L’incontinence anale du post-partum : un sujet d’actualité… », Hépato-Gastro & Oncologie Digestive, ID : 10670/1.2f67f5...
L’incontinence anale (IA) du post-partum est un sujet d’actualité en raison de sa fréquence et de son impact significatif sur la qualité et les projets de vie de la femme. L’accouchement par voie basse semble être un facteur de risque d’IA du post-partum par un mécanisme le plus souvent multifactoriel (neuropathie pudendale, modifications tissulaires et déchirures sphinctériennes). Le dépistage concerne les patientes ayant des facteurs de risque obstéricaux propres à la mère et au bébé (âge avancé et surpoids maternel, multiparité, macrosomie, présentations dystociques du bébé, etc.) mais également vise à identifier les lésions sphinctériennes anales préexistantes chez la mère même si elle est asympatomatique. La césarienne programmée semble prévenir le risque d’IA chez ces patientes à risque, mais quelques études récentes poussent à la réflexion en raison de leurs résultats négatifs. La grande majorité des patientes souffrant d’IA du post-partum s’améliore voire devient asymptomatique spontanément dans les six mois après l’accouchement en raison de la régression des lésions nerveuses et tissulaires. Cependant, en cas de déchirure sphinctérienne, une réparation doit s’envisager par une personne expérimentée, même si ses résultats à long terme semblent se dégrader. La prise en charge de l’IA du post-partum n’a rien de spécifique et repose en première intention sur la régularisation du transit ± la rééducation anale. La neuromodulation sacrée est réservée aux échecs du traitement médical et parfois même avant la réparation sphinctérienne. Elle donne des résultats intéressants à court et à long terme aussi bien sur l’IA mais également sur une incontinence urinaire associée (situation fréquente).