8 mars 2023
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Raphaël Orgeolet, « Mudbrick and burial customs: the case of Kirrha (Bronze Age, Greece) », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10670/1.2fwvll
Le recours à la terre crue dans le cadre des pratiques funéraires de l’Âge du Bronze égéen relève autant du banal que de l’exceptionnel. Banal car nombreuses sont les tombes au sein desquelles ce matériau est mis en œuvre, et exceptionnel en raison de la rareté des observations archéologiques dépassant le simple constat de son usage, limitées dans la plupart des cas aux questions d’architecture funéraire. Les fouilles récentes à Kirrha (2009-2019), un établissement de l’Âge du Bronze situé sur la rive nord du golfe de Corinthe, présentent un cas susceptible de révéler l’intérêt de porter à cette question une plus grande attention.Une soixantaine de sépultures ont été mises au jour au cours des dernières fouilles, au nombre desquelles des tombes « intra muros » de l’Helladique Moyen (2100-1700 av. J.-C.), un groupe important appartenant à une nécropole de la période dite de « transition » entre Helladique Moyen et Helladique Récent (2000-1650 av. J.-C.), ainsi que deux grandes tombes à ciste mycéniennes. Si l’usage des briques de terre crue comme éléments constitutifs de l’architecture des tombes disparaît après l’Helladique Moyen, ce matériau est encore utilisé aux périodes postérieures : il sert de base à la confection d’un mortier de chaux utilisé aussi bien pour enduire les parois de tombes en fosse que pour sceller hermétiquement des tombes maçonnées. Enfin, un élément en terre crue de nature et de fonction indéterminée a pu être mis en évidence dans l’une des deux grandes cistes de la période mycénienne mises au jour.Si la terre crue est omniprésente dans l’architecture domestique, elle est sans surprise également utilisée dans l’architecture funéraire et les pratiques associées. On s’attachera de déterminer les spécificités de l’usage de la terre crue en contexte funéraire, et à mettre en évidence les particularismes qui font son usage ne relève pas toujours d’un simple redéploiement de techniques déjà éprouvées en contexte domestique.