La démocratie selon Platon ou de l’ignorance collective érigée en principe politique

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La critique platonicienne de la démocratie est résolument philosophique, contestant le modèle anthropologique et épistémologique sous-jacent au nom des aberrations historiques auxquelles il est condamné. Cet article examine les deux principaux moteurs de l’analyse platonicienne : 1) l’absence d’unité, qui se traduit par une oligarchie de fait et par une dispersion des citoyens, plus soucieux de leur liberté individuelle que de l’intérêt de la cité ; 2) une théorie de la connaissance qui, aussi implicite soit-elle, dissocie savoir et pouvoir. Il en résulte une prise de distance à l’égard d’un modèle où l’homme démocratique serait jugé compétent par nature à exercer des responsabilités.

The Platonic criticism of democracy is definitely political, insofar as its underlying anthropological and epistemological model is rejected, in the name of the historical nonsense it is bound to bring about. This paper studies the two mainsprings of Plato’s analysis: 1) the lack of unity, translated into de facto oligarchy and scattering of citizens, more concerned by their own individual freedoms than by the interest of the city; 2) a theory of knowledge which implicitly dissociates power from knowledge. The outcome is a step back from a model in which the democratic man is considered as naturally competent to exert his responsibilities.