Variability in mobility and land use strategies among the Ju/’hoansi of the North Western Kalahari and the G/ui and G//ana in the Central Kalahari Region, Botswana

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20 janvier 2022

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Robert K. Hitchcock, « Variability in mobility and land use strategies among the Ju/’hoansi of the North Western Kalahari and the G/ui and G//ana in the Central Kalahari Region, Botswana », Publications scientifiques du Muséum national d'histoire naturelle, ID : 10670/1.2h39lx


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Résumé En Fr

This paper examines variability in mobility and land use strategies of the Ju/’hoansi San in the Dobe-/Xai/Xai and Nyae Nyae regions of the north western Kalahari and those of the G/ui and G//ana of the Central Kalahari Game Reserve in central Botswana. Important factors in the mobility and land use include spatial and temporal variability in rainfall, the presence or absence of pans (playas) that contain water year-round, the availability of water-bearing melons and roots, group size and composition, technology, government development programs and policies, including those relating to hunting and gathering, agriculture, and food provision. The archaeological implications of the differences in mobility and land use practices in the northwestern and Central Kalahari are explored.

Variabilité des stratégies de mobilité et d’occupation des terres des Ju/’hoansi du nord-ouest du Kalahari et des G/ui et des G//ana du Kalahari central, au Botswana L’évolution dans le temps et l’espace des stratégies de mobilité et d’occupation des terres des San Ju/’hoansi de la région de Dobe - /Xai/Xai, dans le nordouest du Kalahari, est comparée à celles des G/ui et des G//ana de la Réserve de gibier du Kalahari central. Il existe une différence majeure entre ces deux régions, puisque qu’il y a au moins une douzaine de cuvettes (dépressions à fond argileux qui retiennent l’eau de la saison des pluies) dans le nord-ouest du Kalahari, alors qu’il n’y en a aucune qui contienne de l’eau toute l’année dans le Kalahari central. Les pratiques de mobilité passés des Ju/’hoansi voyaient l’agrégation en grands groupes autour des trous d’eau permanents à la saison sèche et la dispersion en petites unités familiales à la saison humide. Cela eu pour conséquence l’accumulation et la stratification d’ensembles de matériels culturels et naturels dans les zones à proximité des trous d’eau permanents et la présence d’un matériel beaucoup plus dispersé et rare dans les campements de la saison sèche. Dans le Kalahari central, en revanche, les G/ui, les G//ana et d’autres San et Bakgalagadi se rassemblaient en grands groupes à la saison des pluies, près des lieux où poussaient les melons sauvages (Citrullus lanatus), et se dispersaient en petits groupes familiaux à la saison sèche, pendant laquelle ils se contentaient de racines et trouvaient de l’eau dans l’estomac des animaux. Au-delà de ces agrégations et de ces dispersions saisonnières, l’une et l’autre région démontraient des variations à plus long terme des pratiques de mobilité et d’occupation des terres correspondant à l’alternance cyclique de périodes de sécheresse et de fortes pluies. Les populations locales modulaient alors leurs stratégies d’adaptation et changeaient leurs modes d’occupation des terres et leurs pratiques de subsistance afin de s’adapter aux nouvelles conditions climatiques. Les Ju/’hoansi, dont les territoires couvrent plus de 70 000 km2 à cheval sur la frontière entre le nord-ouest du Botswana et le nord-est de la Namibie, ont subi des processus de sédentarisation et de diversification des moyens de subsistance au cours des soixante-dix dernières années. Dans le Kalahari central, les G/ui, les G//ana et leurs voisins occupent un territoire de 80 à 85 000 km2, dont une partie est située en dehors des 52 730 km2 de la Réserve de gibier du Kalahari central (CKGR). Le regroupement en villages s’est produit après que des puits ont été forés à New Xade dans les années 70, puis ailleurs dans la réserve dans les années 1980. Dans l’ensemble, les populations du Kalahari central sont plutôt plus mobiles que les Ju/’hoansi et couvrent des territoires plus vastes. C’est sans doute dû en partie à une plus grande aridité de la région et à la dépendance vis-à-vis de plantes sauvages telles que le marama (Tylosema esculentum) et les melons (ex. Citrillus lanatus et Acanthosicyos naudiniana). La différence entre le nord-ouest du Kalahari et le Kalahari central s’explique peut-être, entre autres raisons, par ce que Richard Lee a décrit comme « la surabondance » d’une ressource végétale de grande qualité, le mongongo ou mangetti (Schinziophyton rautanenii), qui pousse dans le nord-ouest. Des expéditions logistiques de courte durée étaient entreprises pour la collecte de plantes sauvages par les femmes G/ui et G//ana aussi bien que Ju/’hoan, souvent en compagnie de leurs enfants. Dans l’une et l’autre partie du Kalahari, des groupes organisaient des expéditions de chasse à longue distance, généralement à dos d’âne ou de cheval. Dans le Kalahari central, l’utilisation des chevaux par les chasseurs a entraîné une explosion du nombre d’oryx gazelles (Oryx gazella) abattus en 1983. A !Xade, le forage d’un nouveau puits et la mise en place d’infrastructures sociales telles qu’une école et un dispensaire ont entraîné une hausse de la densité de population qui, combinée à l’efficacité accrue des techniques de chasse et au nombre croissant d’animaux sauvages tués, a contribué à la décision prise par le gouvernement du Botswana de relocaliser la grande majorité des habitants à l’extérieur de la Réserve de gibier du Kalahari central en 1997, puis en 2002 et en 2005. Au terme d’une bataille juridique débutée en 2004 et considérée comme la plus longue et la plus coûteuse de l’histoire du Botswana, les populations du Kalahari central ont obtenu le droit de retourner sur leurs terres ancestrales en décembre 2006. En février 2007, les gens qui vivaient dans les camps de « relocalisation » de New !Xade, Kaudwane et Xere ont commencé à regagner le Kalahari central. Confrontés entre autres problèmes à la pénurie d’eau, ils ont à nouveau intenté un procès à l’État pour réclamer leur droit à l’eau. La cour d’appel du Botswana leur a donné raison en 2011. En mai 2020, on comptait environ 370 individus répartis en cinq communautés dans la Réserve de gibier du Kalahari central. Ils souffraient du manque d’eau potable en quantité suffisante et des dégâts faits par les éléphants (Loxondonta africana) dans leurs jardins et leurs champs. Il existe plusieurs différences notables entre la situation du Kalahari central et celle du Nyae Nyae, en Namibie. Pour commencer, la chasse de subsistance n’est pas autorisée dans le Kalahari central, alors que les Ju/’hoansi du Nyae Nyae ont le droit à un quota limité de proies à condition de les chasser avec leurs armes traditionnelles. Ensuite, des éleveurs venus d’autres régions se sont installés dans la zone de Tsumkwe, dans le Nyae Nyae, en avril 2009. Tout comme les peuples autochtones du Kalahari central, qui ont déjà gagné trois procès portant sur les terres et les ressources, mais attendent toujours la pleine application des verdicts rendus par la Haute Cour du Botswana, les Ju/’hoansi ont fait appel à la justice pour entériner leurs droits sur les terres et les ressources. Toutefois la Haute Cour de Namibie n’a pas encore statué sur l’action collective intentée en 2015 pour obtenir l’éviction des éleveurs illégaux de Nyae Nyae. Bien qu’ils apprécient la voie légale, les Ju/’hoansi et les populations du Kalahari central la considèrent comme une stratégie coûteuse et risquée.Les sites résidentiels du Kalahari central et du nord-ouest du Kalahari témoignent de changements qui ont fait l’objet d’études ethnoarchéologiques et ethnographiques. On constate ainsi une augmentation de la taille des sites, l’apparition de constructions plus permanentes, la présence de clôtures autour des habitations et, dans certains cas, des terres cultivées, ainsi que le recours à des techniques d’une complexité croissante — y compris des appareils aussi modernes que la voiture, le téléphone cellulaire et, pour les Ju/’hoansi, l’ordinateur. La technologie moderne s’avère précieuse pour mobiliser les gens et faire circuler des informations importantes — à commencer, depuis 2020, par les informations sur la nécessité de la distanciation sociale, de l’utilisation de savon et de gel hydroalcoolique et du port de masques pour lutter contre la pandémie de coronavirus dans les jardins, les champs et les points d’eau permanents. Autre changement notable à souligner, à la fois dans le nord-ouest du Kalahari et dans le Kalahari central, le nombre croissant de récipients en plastique pour l’eau, de casseroles en fer pour la cuisine, de vêtements, de couvertures et d’outils agricoles variés. Tout indique en outre un déclin dans les échanges d’objets socialement importants tels que des colliers et des bracelets en perles de coquille d’oeuf d’autruche et d’autres biens autrefois essentiels aux interactions sociales et au maintien des alliances sociales. Grâce à l’utilisation des assistants de navigation (GPS), des cartes ethnologiques ont pu être dressées pour appuyer les revendications territoriales auprès de la Haute Cour à la fois du Botswana et de la Namibie. Les Ju/’hoansi, les G/ui et les G//ana déclarent tous que la technologie moderne leur est extrêmement utile, en particulier pour maintenir les liens sociaux et se familiariser avec le système juridique de chacun des deux pays. Autre procédé précieux, le forage de puits pour l’usage domestique, qui a connu moins de succès au Kalahari central qu’à Nyae Nyae, en partie à cause des différences de géologie. Les San considèrent les techniques contemporaines comme un outil fondamental pour leur bien-être à long terme. La documentation et l’échange d’informations ont joué un rôle central dans les procès qui se sont tenus en Namibie et au Botswana. Les populations locales de ces deux régions du Kalahari veulent exercer plus de contrôle sur leurs terres et leurs ressources et espèrent faire mieux reconnaître leur droit à la terre, à l’autodétermination et à la participation publique dans les pays où elles résident.

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