Les racines « ludiques » de l’outrage. À propos de quelques emplois du verbe inludere en latin (IIe s. av. n. è. – IIe s. de n. è.)

Fiche du document

Auteur
Date

7 décembre 2023

Périmètre
Langue
Identifiant
Collection

OpenEdition Books

Organisation

OpenEdition

Licence

https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/




Citer ce document

Marco Vespa, « Les racines « ludiques » de l’outrage. À propos de quelques emplois du verbe inludere en latin (IIe s. av. n. è. – IIe s. de n. è.) », Presses universitaires de Caen, ID : 10670/1.2h5g5p


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

Quand on analyse les représentations culturelles que les différentes sociétés, anciennes ou modernes, développent concernant la relation entre le monde du jeu et les comportements violents, il est également important de considérer les mots que ces cultures utilisent. Dans une perspective linguistique et anthropologique, cet article choisit d’étudier un cas spécifique de représentation de l’outrage et de l’offense personnelle à la respectabilité sociale d’un individu que la culture latine choisit d’exprimer à travers le verbe inludere, un dérivé de ludere, « jouer ». Une étude approfondie des contextes d’énonciation du verbe et des valeurs sémantiques que l’on peut reconstruire ponctuellement à partir des textes analysés permet de mettre en lumière comment le verbe inluderepouvait avoir le sens de « mettre en jeu » ou de « se jouer », dans l’acception de dissiper l’identité sociale de l’autre, dans presque tous les cas une femme de condition libre. L’action exprimée par le verbe inludere ne prend pas la forme d’une agression brutale sur le corps de la femme, mais véhicule une forme de violence très différente faite de fréquentations dangereuses et de ragots qui, dans une société patriarcale, érode la respectabilité de la femme avec laquelle l’homme est dit jouer, l’excluant de fait de toute forme de vie sociale.

When analysing the cultural representations that different societies, ancient or modern, elaborate regarding the relationship between play and violent behaviour, it is also important to consider the vocabulary that these cultures choose to adopt. By assuming a linguistic and anthropological standpoint, this article aims to study a specific case of cultural representation of personal offence. Latin culture seems to conceptualise a very specific attack on the respectability of an individual through the verb inludere, a derivative of ludere, “to play”. An in-depth study of the contexts of enunciation of the verb and of the semantic values that can be reconstructed from the texts analysed allows us to highlight how the verb inludere could have the meaning of “to put someone at stake” or “to gamble someone” in the sense of dissipating the social identity of the other, in almost all cases a woman of free condition. The action expressed by the verb inludere does not take the form of a brutal assault on the woman’s body. On the contrary, it conveys a very different form of violence made up of dangerous relations and widespread rumours which, in a patriarchal society, could erode the respectability of the woman with whom the man is said to be “playing”, with the result of excluding her from any form of social life.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en